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La famille d’Engin Gunes déterminée à rencontrer Emmanuel Macron

Dans une lettre datée du dimanche 17 juin, la sénatrice des Bouches-du-Rhône, Samia Ghali a demandé au président français Emmanuel Macron de rencontrer la famille Gunes en signe de compassion.

Dans sa lettre, la sénatrice a imploré le président de « considérer les victimes de cette violence qui sévit à Marseille comme des vraies victimes ».

‘Ayons le courage de sortir du cynisme et l’indifférence » a-t-elle martelé avant de demander au président de recevoir la famille d’Engin Gunes, jeune homme tué « pour rien ».

Dernier des 6 enfants, Engin Gunes était le seul garçon de la famille. Le soir du 25 mai, alors qu’il se trouvait dans un bar du quartier de l’Estaque (Marseille), il a été touché par une balle perdue lors d’un règlement de compte entre deux bandes. Il a succombé à ses blessures le 26 mai dernier.

Originaire de la ville de Bayburt (Nord Est de Turquie), ce jeune homme âgé de 28 ans, venait d’obtenir un CDI en tant que chauffeur d’autocar et devait commencer prochainement.

Dimanche, 17 juin, plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de la famille qui a organisé une marche blanche.

Lors d’un entretien accordé à Medyaturk Info, Demet Gunes, une des sœurs d’Engin refuse la fatalité. « Les dealers ne se tuent pas qu’entre eux » dénonce-t-elle.

Elle attire l’attention sur l’ultra violence qui règne dans certains quartiers « où des innocentes sont victimes collatérales ».

Elle appelle les pouvoirs publics à agir « concrètement et non symboliquement ». Son souhait est de pouvoir rencontrer le président Emmanuel Macron afin de lui expliquer personnellement « ce qu’endure les citoyens au quotidien ».

La France et ses ministres de l’intérieur consécutifs sont régulièrement pointés du doigt pour leur laxisme sur ces quartiers no man’s land où le trafic de drogue, d’humains, la prostitution des mineurs comme le rappel Europe 1 sont devenues monnaies courantes. Pourtant, les médias et les politiques s’attardent sur soi-disant l’islamisation des quartiers et préfèrent mesurer la longueur des jupes de filles.

Il s’agit pour beaucoup de citoyens, une facette pour cacher les années d’échecs de politiques de banlieues qui a engloutit des milliards d’euros.

« S’il n’accepte pas de nous recevoir, j’irais poser une tente devant l’Elysée », prévient-elle. La famille dénonce également le manque de soutien de la part de la classe politique nationale. « Leur silence est assourdissante. La différence de traitement entre des victimes est inacceptable » s’insurge-t-elle.

Déterminée à aller jusqu’au bout, elle affirme « qu’elle ira doucement mais sûrement ».  

Sa sœur décrit Engin comme « quelqu’un qui avait la joie de vivre tout étant humble ».

En juin 2012, il avait écrit sur son mur « qu’il fallait se préparer à la mort ».

Pour le moment, l’enquête est en cours pour déterminer exactement les circonstances du drame.

Fatih KARAKAYA