« Chère Fatma, J’aurais aimé vous recevoir. Cependant je dois refuser votre candidature car la Turquie refuse celle de la Suède à l’OTAN. Désolé ! »
Il y a parfois des évènements qui viennent trahir l’image qu’on aime se donner. Un jour c’est la guerre en Ukraine qui fait dire « les ukrainiens nous ressemblent, nous leur devons assistance » un autre « ce sont des dommages collatéraux » pour les victimes afghanes tuées par « erreur ». Dans certains cas de figure, et fort heureusement, les retombées sont moins dramatiques mais toutefois révélatrices d’un mal insoupçonné enfouit dans les profondeurs de l’âme.
Est-ce le cas de ce Professeur d’université de Stockholm, qui plus est en psychologie ?
La candidature de la Suède pour intégrer l’Otan et le blocage de Türkiye apporte chaque jour son lot de questionnement sur les relations entre pays occidentaux et musulmans et l’influence qu’elles auraient sur chacun. Ainsi concernant la Suède, cette dernière ne s’est jamais préoccupée des inquiétudes turques quant à la prolifération du militantisme du pkk sur son sol à travers les associations de façade.
Poutine, l’Otan et le Pkk
La guerre en Ukraine viendra alors bousculer cet ordre établit, la Suède découvre les horreurs de la guerre et aimerait se réfugier dans l’Otan, seul problème, Türkiye qui en fait partie, lui demande de faire des efforts en matière de lutte contre le terrorisme, notamment celui du Pkk qui sévit depuis quatre décennies en Türkiye.
Commencent alors les négociations où la Suède voudrait ménager le loup et la brebis sans succès. Comment chasser ce loup qu’elle a délibérément fait entrer dans la bergerie sans risquer de se faire mordre à son tour ? Voilà le dilemme auquel la Suède est confrontée : de Poutine à quelques lieux ou du Pkk en son sein, lequel est le moins dangereux ? Et d’où vient cette impertinence turque, autrefois si docile ?
Fatma, un dommage collatéral ?
Ainsi, selon TRT World, le Professeur Carlbring de l’université de Stockholm, aurait refusé la candidature de stage d’une étudiante turque pour une raison pour le moins politique et ségrégationniste. Étudiante en troisième année de licence de psychologie à l’université Ibn Haldun à Istanbul, Fatma Zehra S. postule le 23 novembre 2022 à l’université de la capitale suédoise pour un stage dans le cadre du programme Erasmus. Par voie électronique, la réponse du Professeur ne se fait pas attendre et elle est déconcertante, le Professeur Carlbring tient pour responsable Fatma du blocage de Türkiye face à la candidature de la Suède au Traité Nord Atlantique.
L’étudiante rapporte à TRT World qu’elle a été profondément choquée et qu’il lui a fallu un long moment pour digérer ce qu’elle venait de lire, de son côté le Professeur mis en cause n’a pas souhaité s’exprimer à TRT World.
Bouleversée, Fatma s’est exprimé par ces mots : « Je pense avoir vécue la partie visible de l’iceberg […] S’il m’a fait cela, qui sait s’il ne l’a pas fait à d’autres étudiants de différentes ethnies »
Même si l’université de Stockholm a fait un communiqué reconnaissant l’erreur du Professeur, Fatma aurait souhaité des excuses de la part de ce dernier, en vain.
MG