Après la fusillade rue Enghien à Paris le 23 décembre 2022 contre un centre culturel prétendument « culturel », s’il y a une réaction que nous attendions, c’est bien celle de J.L. Mélenchon.
En effet, même si la question mérite de se poser quand il s’agit de la communauté turque, l’antiracisme de Mélenchon ne fait pas doute. Ce dernier s’est toujours opposé à l’extrême droite et ses positions xénophobes, tout en étant lui-même le porte-drapeau d’un autre extrême, celle d’une gauche radicale et idéologique.
Comme pour ne pas froisser les militants du Pkk, insatisfaits du profil du tueur, notre artiste s’est donc aligné sur la thèse selon laquelle l’assassin serait lié à Ankara. Faisant allusion à l’assassinat de trois autres militantes du pkk en 2013 rue Lafayette où selon lui les présomptions s’étaient resserrées autour des autorités turques.
Le même jour du 24 décembre 2022, J.L. Mélenchon s’est rendu à un rassemblement à l’initiative des militants du Pkk où il a pris la parole face au portrait de Abdullah Öcalan et derrière une banderole sans équivoque où l’on peut comprendre que le coupable serait une fois de plus « l’État turc ».
Trois autres membres du PKK tués à Paris y’a 10 ans
Pour rappel le 09 janvier 2013 trois militantes du pkk, dont Sakine Cansiz, ont été retrouvées sans vie. L’enquête n’a jamais aboutie et la procédure classée par le Parquet. Pour cause, un suspect militant du pkk a été arrêté mais il trouvera la mort en prison en 2016 suite un cancer du cerveau.
Suite à quoi ce militant du pkk sera de facto accusé d’être un agent turc infiltré. La communauté turque, qui subit les retombées, demande plus que tout que la procédure soit réouverte et que toute la lumière soit faite sur cette affaire, elle ne peut imaginer que l’affaire ait été classée pour ménager Türkiye avec laquelle les relations sont de toute manières exécrables.
Prenant la relève d’une certaine Danièle Mitterrand, J.L. Mélenchon s’est posé comme étant le plus grand défenseur de la « cause kurde ». Bien que jusque-là cette position est honorable, le Chef du LFI semble malheureusement ne pas faire de distinction entre « cause » et « séparatisme », et « kurde » et « militantisme du pkk ».
Imaginons juste un instant s’il est envisageable que M. Mélenchon puisse confondre « musulmans » et « djihadistes de daech » ? ou « attentat » et « lutte » ?
Le complotisme : un réflexe récurrent chez Mélenchon
Outre les deux affaires évoquées plus haut, le patron des Insoumis a défrayé plus d’une fois la chronique en se lançant dans les théories du complot. La dernière en date qui aura fait beaucoup de bruit est donc celle du lien qu’il a fait entre le contexte électoral (2022) et la survenance d’attentats terroristes. Déjà en 2021 en pleine crise pandémique, il trouvait suspecte la panne des numéros d’urgence.
Frère en idéologie
Comment s’expliquer la proximité de Mélenchon au Pkk Marxiste-Léniniste, pour lequel il demande le retrait pur et simple de la liste des organisations terroristes, autrement que par son aveuglement idéologique.
Si sa seule préoccupation était réellement « la cause kurde », les exemples ne manquent pas mais on serait en droit de lui poser la question sur son silence du Sit-in des Mères kurdes de Diyarbakir qui réclament depuis le 3 septembre 2019 le retour de leurs enfants kidnappés par le Pkk pour en faire des enfants soldats. Ou encore ce qu’il pense du jeune kurde, Yasin Börü, tué sauvagement par des militants du pkk alors qu’il distribuait des vivres à l’occasion de la fête du sacrifice en 1998.
Enfin, nous n’avons pas non plus entendu M. Mélenchon réagir au Tweet de Sezaï Temelli, président du Hdp et branche politique du Pkk, où dans lequel celui-ci jubile aux incendies déclenchés par les militants du pkk à Paris : « Paris brûle, laissez donc brûler ».
MG