MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Le Point : comment surfer sur la vague Erdogan pour créer le buzz

Le point sème la discorde en qualifiant Erdogan de dictateur

Erdogan : la poule aux œufs d’or

Le 24 mai 2018, l’hebdomadaire « Le Point », magazine d’actualité de dimension nationale et suivant une ligne éditoriale socio-libérale, présente en une de sa couverture le Président  de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, affublée d’un titre aguicheur et  provocateur : « LE DICTATEUR ».

Le titre prédit du contenu qui n’étonne que par la violence avec laquelle l’auteur fustige le Président  Erdogan et son gouvernement. Nous ne pouvons outrepasser le fait que l’auteur de ce déferlement de haine viscérale n’est autre que Franz-Olivier Giesbert, époux de Valerie  Toranian, une activiste pro-arménienne, ce qui permet de comprendre son aversion pour la Turquie.

Effectivement, comment prendre au sérieux un journaliste censé faire des investigations pour présenter une vision objective du sujet qu’il traite, si l’article n’est qu’un ramassis d’affirmations gratuites et sans fondements?

De cette analyse jaillit alors une évidence : Erdogan intéresse et fait couler de l’encre. Il est donc un bon filon pour faire le buzz !

On dérive petit à petit du journalisme d’investigation vers le lobbying d’intérêt. Afin  d’épicer un peu plus la sauce et obtenir l’effet Matrix « action/réaction », Le Point, ce grand hebdomadaire s’attaque en parallèle aux organisations, associations, regroupements, médias et pages Facebook dirigés par des franco-turcs dont bien sûr notre média, nous incriminant d’être le prolongement et les ramifications de l’AK parti en France et tout ceci, sans l’ombre d’une preuve.

Nous sommes honorés de constater que cet hebdomadaire national nous accorde autant d’importance, même si nous devinons que ce n’est pas par charité d’âme mais par pure provocation, buzz oblige.

Objectif atteint : Le Point crée le buzz en utilisant Erdogan

Mission accomplie, les médias mainstream reprennent en cœur, et la une de Le Point foisonne dans les kiosques et sur la toile, les regroupements et médias incriminés, par écrits interposés usent de leur droit de réponse, la communauté franco-turque s’émeut, blessée dans son orgueil et dans l’incompréhension de tant de dénigrement violent et gratuit.

Réaction des franco-turcs contre le dénigrement du magazine Le Point

La réaction des franco-turcs ne tardent pas, les instances diplomatiques turques, les regroupements et associations franco-turcs par communiqués de presse soumettent leurs réflexions quant à cet article à charge et marginalisent cette communauté. Facebook et Tweeter croulent sous les commentaires de soutien au Président Erdogan, sous le hashtag #SoutienErdogan.

Des jeunes franco-turcs, blessés dans leur orgueil, obligent sans violence un agent de JCDecaux  à retirer les affiches de la une de Le Point dans un kiosque considérant que c’est de la calomnie et de la diffamation envers leur pays d’origine et son Président.

 

Sport préféré du magazine « Le Point » : surfer sur la vague Erdogan

Le Point, avide de sensationnel, surfe sur la vague Erdogan, en confirmant son qualificatif de                    « DICTATEUR » par l’action d’une poignée de jeunes mécontents qui réagissent à sa provocation. Encore une fois, mission accomplie : le Président  Macron apporte son soutient au magazine par un tweet :

Nonobstant la réaction républicaine louable de Monsieur Macron, nous rappellerons  son attitude ainsi que celle de son gouvernement peu démocratique lorsque les médias s’en prennent à leur personne. Vous pouvez lire l’article « Quand les ministres de Macron contournent la liberté de la presse en s’attaquant à ses sources » publié par Marianne le 15 novembre 2017.

Liberté de la presse à géométries variables ? Nous laissons nos lecteurs se faire leur propre opinion. Revenons à Le Point, qui en date du 30 mai 2018, par un tweet de son directeur Étienne Gernelle diffuse une vidéo,  dans laquelle nous avons la surprise de constater que Erdogan passe du qualificatif de « dictateur » à celui « d’honnête homme à prendre au sérieux ».

Pourquoi Le Point tente cette temporisation ?

Devrions-nous penser que la réaction franco-turque face à la diatribe de Le Point a fait reculer ce dernier dans ces retranchements ? En notre intime conviction, nous répondrons par la négative. Effectivement, Gernelle adoucit son discours concernant le Président Erdogan mais durcit le ton quant à l’épisode des retraits d’affiche, qu’il qualifie d’une atteinte « à la liberté d’expression violente et brutale » et termine son discours par « et en ce qui concerne la liberté d’expression, nous ne lâcherons rien ». Soyez certain monsieur Gernelle, nous non plus nous ne lâcherons rien concernant le droit à l’expression de nos opinions.
Vous, si avide de droit, de liberté d’expression, n’avez daigné donner un droit de réponse à la communauté franco-turque pour infirmer vos tergiversations. De plus, vous continuez à surfer sur la vague Erdogan, créez du sensationnel à travers la Turquie et son président pendant que dans l’ombre, en France, le législateur met au point ses lois liberticides.
Comme le disait  Bernard PIVOT « A LA LIBERTÉ DE PROVOCATION, RÉPOND LA LIBERTÉ D’OBJECTION ».
Auteur : Aydanur Tüfekçi