La directrice de l’UNESCO, la française Audrey Azoulay, s’est rendue compte de sa bourde un peu tard. Après avoir envoyé le communiqué de presse à des centaines de journalistes, le tir a été rectifié uniquement sur le site internet de l’organisation international.
Dans la première version du communiqué on pouvait lire :
Titre : La Directrice générale déplore la mort du reporter-photographe Yaser Murtaja à la frontière de Gaza
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azouley, a déploré aujourd’hui la mort du reporter photographe Yaser Murtaja, décédé le 7 avril.
« Je déplore la mort de Yaser Murtaja et salue la décision des autorités israéliennes de mener une enquête sur ce meurtre », a déclaré la Directrice générale.
Or, sur le site c’est une autre version qui est visible. On peut lire ainsi :
Titre : La Directrice générale condamne le meurtre du reporter-photographe Yaser Murtaja à la frontière de Gaza
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a condamné aujourd’hui le meurtre du reporter photographe palestinien Yaser Murtaja, décédé le 7 avril.
« Je condamne le meurtre de Yaser Murtaja et salue la décision des autorités israéliennes de mener une enquête sur ce meurtre », a déclaré la Directrice générale.
Le reste du communiqué reste inchangé.
Pourtant, les autres communiqués de presse, concernant les meurtres d’autres journalistes, sont nettement plus sévères. Ainsi, en date du 30 mars, « la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a demandé aujourd’hui aux autorités pakistanaises de traduire en justice les auteurs du meurtre du journaliste Zeeshan Ashraf Butt. Reporter pour le journal local en langue ourdoue Nawa-i-Waqt, il a été abattu le 27 mars à Begowalal, dans la partie orientale de la province pakistanaise du Penjab », pouvait-on lire dans le communiqué.
De même, en date de 29 mars, la directrice, Audrey Azouley, se montrait encore plus sévère à propos de l’assassinat de 3 journalistes en Inde. « Je condamne avec fermeté les meurtres de Naveen Nischal, Vijay Singh et Sandeep Sharma », s’insurgeait-elle, avant d’ajouter : « Le public s’en remet aux journalistes pour obtenir des informations qui lui permettent de prendre des décisions éclairées. Une presse libre indépendante et pluraliste est la pierre angulaire de toute démocratie ».
Or, dans version 1 du communiqué concernant le meurtre de Yasser Murtaja, la directrice s’est contentée de « déplorer sa mort » sans aucune condamnation et n’a pas appelé Israël à « traduire immédiatement en justice les auteurs ».
Aucune information n’a été communiquée concernant ce changement de ton.
Pour rappel, le journaliste palestinien Yasser Murtaja, 30 ans, a été abattu, le 7 avril dernier, par l’armée israélienne dans le centre de la Bande de Gaza pendant sa couverture de la Marche du Grand retour.
Il est le dernier journaliste abattu par l’armée israélienne pendant l’exercice de son métier. En effet, comme l’avait rappelé Anadolu, 24 journalistes dont 21 palestiniens ont été tués par l’armée israélienne.
Fatih KARAKAYA