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La LDH dénonce une atteinte à l’Etat de droit

LDH CCIF

La Ligue française des droits de l’homme (LDH) a dénoncé, jeudi, «une atteinte à l’Etat de droit» après la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).

En effet, l’ONG estime que la décision du gouvernement «n’a de surprenant que le délai (…), tant elle était prévisible».

« Si la longueur du décret de dissolution peut faire illusion, sa lecture atteste que les griefs des pouvoirs publics sont avant tout d’ordre politique quand ils ne se bornent pas à faire état de déclarations de tiers », poursuit le communiqué.

La LDH met en garde sur la méthode employée par le gouvernement et qui tend à mettre en place un «délit d’opinion» notamment lorsqu’il reproche au CCIF d’avoir «qualifié d’islamophobes des mesures prises dans le but de prévenir des actions terroristes et de prévenir ou de combattre des actes punis par la loi».

L’association affirme, par ailleurs, qu’en décrétant que «les opinions du CCIF constituent des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme et qu’il défend et promeut une notion d’islamophobie particulièrement large, le gouvernement nous montre que plus personne n’est à l’abri de telles ou telles poursuites».

https://twitter.com/Melusine_2/status/1334155467954774022?s=20

«La Ligue des droits de l’homme est profondément inquiète de cette atteinte à l’Etat de droit» qui ne «peut conduire qu’à accroître les tensions et à conforter l’idée que ce sont bien toutes les personnes musulmanes qui sont ici mises en cause».

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Auto-dissolution du CCIF

À noter aussi que pour protéger ses actifs et les dossiers en cours, de la dissolution orchestrée par le gouvernement pour des motifs très contestés, le CCIF avait annoncé, depuis plusieurs semaines, la délocalisation de son siège à l’étranger.

dissolution ccif ldh
Communiqué du CCIF

D’ailleurs, l’ONG s’est officiellement auto-dissoute en France le 29 octobre dernier mais le Conseil des ministres a souhaité aller jusqu’au bout de sa démarche en procédant à la dissolution par décret.