Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) afin d’accélérer la mise en place des imams de la République. C’est la quatrième fois cette année que cette institution est « convoquée » à Matignon.
En effet, le CFCM a présenté, suite aux injonctions du président de la République, son projet du Conseil national des imams qui « fonctionnerait sur le modèle d’un ordre professionnel à l’instar de celui des avocats ou des médecins ».
Selon le souhait de Macron il y inclurait « une charte de respect des valeurs républicaines » qui doit être rédigée en quinze jours. Le président de la République a déjà écrit les grandes lignes, deux principes y seront inscrits noir sur blanc : le refus de tout islam politique et de toute ingérence étrangère, le CFCM doit juste finaliser la chose en déplaçant quelques virgules.
Pour le chef de l’État « Il y aura ceux qui signeront, et ceux qui ne signeront pas. On en tirera les enseignements ». Dans tous les cas dans un délai de quatre ans tous imams devront être labellisés (comme un fromage ou du vin). Si ce n’est pas le cas ils ne pourront plus être Imam d’une mosquée.
Le CFCM aura un contrôle sur tous les imams et les mosquées même si beaucoup de musulmans ne lui reconnaissent aucune légitimité. Cet organe aura des pouvoirs étendus, toujours sous contrôle du ministère de l’intérieur. Pour montrer que l’état ne plaisante pas, Darmanin a décidé la dissolution de Barakacity et souhaite en faire de même avec le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France).
Le rôle du CFCM pour former les imams de la République
Mise en place par Sarkozy, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, le CFCM n’a pas convaincu les musulmans de France. Le problème ne vient pas tant sur le refus de l’Islamisme (dont on ne sait toujours pas ce que cela veut dire) ni dans le refus du terrorisme mais dans l’accommodation de ce dernier avec le pouvoir public.
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Ainsi, le CFCM reste curieusement silencieux même lorsque les musulmans subissent des attaques injustices y compris pour des pratiques religieuses les plus banales. Demain, les musulmans craignent que les rites de l’Islam se transforment en une coquille vide. Le voile est un exemple parfait d’ailleurs. Aujourd’hui, des non-musulmans nous expliquent que finalement le voile n’est pas dans le Coran alors que les trois religions monothéistes le reconnaissent.
De ce fait, un imam labelisé pourra empêcher les femmes de mettre son voile sous peine de l’excommunier.
Pourtant, Macron veut donner des super pouvoirs au CFMC
C’est un régime d’exception réservé aux musulmans en France. « C’est une pression immense que nous allons exercer sur eux… » avait d’ailleurs promis Emmanuel Macron. D’une autre part, à l’international, la France est dénoncée pour son islamophobie d’état par toute la presse et les ONG protectrices des droits de L’homme.
Le CFCM qui n’avait déjà plus aucune espèce de crédibilité auprès des musulmans en France apparaît cette fois auprès des musulmans du quotidien comme le complice servile du ministère de l’intérieur qui agirait ici aussi comme le ministère du culte musulman.
Le Milli Gorus soutient l’initiative
Par ailleurs, le Milli Gorus (CIMG France) dans le collimateur de certains politiques soutient le projet. Cette organisation présente en France depuis les années 70 est un opposant à Erdogan en Turquie. Mais cela ne suffit pas à se faire accepter par Macron et Darmanin qui exige plus d’eux. Sous la pression, le CIMG a publié un communiqué dans lequele, il se dit enthousiaste au projet.
FTU