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Nucléaire iranien : l’activité de l’Iran en Syrie?

Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retireraient de l’accord nucléaire iranien, dans le mouvement de politique étrangère le plus préoccupant de sa présidence jusqu’à présent. Le discours de Trump, dans lequel il a attaqué l’Iran pour son intervention au Yémen et en Syrie, est intervenu quelques minutes après que l’armée israélienne ait demandé à sa population civile dans les hauteurs du Golan de préparer leurs abris anti-bombes.

Le dirigeant américain a commencé son discours en accusant « l’Iran et ses mandataires » de bombarder les ambassades américaines, d’assassiner des centaines de militaires américains et de torturer des civils américains, dans des commentaires similaires aux propos tenus par le président George Bush à l’approche de la guerre d’Irak en 2003.

Il a également accusé le gouvernement iranien de « piller la richesse » de son peuple et de soutenir des groupes terroristes, y compris Al-Qaida.

La tentative de violer l’accord et de rétablir toutes les sanctions contre Téhéran a été vivement contestée par la communauté internationale. Trump a ignoré les avertissements de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni et tous les efforts Russie et de la Chine pour obtenir cet accord. Le retrait américain a détruit des années de travail.

Ce retrait a consterné Téhéran et en Europe. Le président français Emmanuel Macron a déclaré:

« la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision des États-Unis de quitter le JCPOA, le régime de non-prolifération nucléaire est en jeu. »

Le revirement de Trump vient en dépit d’une explosion de diplomatie de dernière minute, y compris une visite du ministre britannique des affaires étrangères Boris Johnson et un appel de Macron.

Les diplomates européens craignent que la décision de Trump n’ait pas de stratégie à long terme, et que le président américain se plie aux faucons dans son administration qui sont hostiles à l’Iran. L’annonce signifie que les États-Unis sont maintenant sur la voie de l’abandon de l’accord conclu dans le droit international par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en 2015. Les États-Unis vont maintenant violer l’accord en réintroduisant des sanctions contre l’Iran, et seront donc isolés parmi ses alliés.

Des années d’effort anéanti

L’accord, connu officiellement sous le nom de Programme d’action complet Conjoint (PAGC), exige que l’Iran abandonne son stock d’uranium enrichi à 20%, arrête la production, limite la recherche de nouvelles centrifugeuses nucléaire, et autorisent de vastes inspections internationales de ses installations nucléaires de la part de l’Autorité internationale de l’énergie atomique (AIEA).

En annonçant le retrait, Trump a également ignoré un avertissement du chef de l’AIEA, Yukiya Amano, qui a déclaré qu’en Iran, son agence disposait du régime de vérification nucléaire la plus robuste au monde. Si l’accord échouait, ce serait « une grande perte », a-t-il ajouté.

Ben Rhodes, un ancien conseiller du président Obama, a déclaré que Trump  » faisait exploser » l’accord avec « aucun plan pour l’après, aucun soutien de nos alliés européens les plus proches et de la Russie ou la Chine ».

Malgré le retrait américain, les diplomates dans les capitales européennes espèrent conserver l’accord sous une forme ou une autre, mais il y a des doutes quant à savoir si c’est une option pratique.

Trump, cependant, est maintenant entouré de critiques féroces l’abandon de l’accord, y compris de la part de John Bolton, son nouveau conseiller en sécurité nationale.

Israël et l’Arabie saoudite, alliés des États-Unis dans la région, ont également fait pression sur l’accord, évoquant des problèmes de sécurité et une clause de temporisation permettant à l’Iran de relancer l’enrichissement nucléaire, tous deux ont salué l’annonce de Trump.

Les autres parties signataires de l’accord, dont la Chine, a souligné que l’AIEA a vérifié le respect de l’accord par l’Iran pas moins de 10 fois et que l’accord a mis en place des mesures strictes de surveillance et de vérification du programme nucléaire iranien. L’Iran est tout à fait en règle malgré les allégations mensongères de Netanyahu.

Certaines sanctions prennent effet après une période de «liquidation» de 90 jours qui se termine le 6 août, et le reste, notamment dans le secteur pétrolier, après une «période de liquidation» de 180 jours qui se termine le 4 novembre.

Les deux échéances visent à donner aux entreprises et aux autres entités le temps de conclure des accords commerciaux, a annoncé mardi le département du Trésor américain.

Après les fenêtres de 90 jours et de 180 jours, le monde entier devra obéir aux États-Unis sous peine d’être sanctionné.

Les États-Unis réimposeront les sanctions sur l’achat ou l’acquisition de dollars américains par le gouvernement iranien, le commerce iranien d’or et de métaux précieux et sur la vente directe et indirecte, la fourniture et le transfert de graphite brut ou semi-fini métaux, charbon et logiciels industriels.

Lorsque le délai de 90 jours expirera, des sanctions seront également appliquées à l’importation aux États-Unis de tapis et de produits alimentaires fabriqués en Iran et à certaines transactions financières connexes. Le 4 novembre, des sanctions seront rétablies sur le secteur énergétique iranien et sur la fourniture de services d’assurance et de leur souscription.

Les sanctions seront également réappliquées aux transactions liées au pétrole, y compris les achats de pétrole iranien, de produits pétroliers ou de produits pétrochimiques, avec la National Iranian Oil Company appartenant au gouvernement et d’autres entreprises, ainsi que dans les secteurs iraniens du transport maritime et de la construction navale.

Les institutions financières étrangères seront sanctionnées pour des transactions avec la banque centrale d’Iran ou d’autres institutions financières iraniennes désignées en vertu d’une loi adoptée par le Congrès en 2012. La loi états-unienne vaudrait une loi internationale.

À l’expiration du délai de 180 jours, les États-Unis réimposeront des sanctions «le cas échéant» aux personnes figurant sur les listes noires des États-Unis du 16 janvier 2016, date à laquelle la plupart des sanctions contre l’Iran ont été suspendues.

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