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RCA: après les violences de dimanche, le vote reprend exceptionnellement dans l’enclave musulmane de Bangui

thumbs_b_c_68d0c49cd10a1f4f703aa82d428dc393\r\n\r\nPeu de gens avaient pu prendre part au vote sur une nouvelle Constitution, dimanche à PK5, après des violences qui ont fait cinq morts, selon la Croix Rouge centrafricaine.\r\n

Après les violents débordements qu’a connus l’enclave musulmane de Bangui, dimanche, ses deux centres de vote ont rouvert exceptionnellement, lundi, pour permettre à la population de voter sur la nouvelle Constitution, a constaté le correspondant d’Anadolu.

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Alors que les dépouillements avaient commencé dès dimanche soir dans les autres localités de Bangui et le reste du pays, les populations de PK5 ont fait part, lundi, de leur statisfaction, de pouvoir prendre part au vote.

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« Peu de gens ont pu voté hier, pendant les deux heures qu’avaient duré l’ouverture des bureaux, du coup les deux centres de Koudoukou et de Baya Doumbia ont rouvert leurs portes aujourd’hui », a expliqué à Anadolu Ahmat Deleris, superviseur des opérations électorales dans le centre de vote de Baya Doumbia. Ce responsable se félicite d’avoir « pas moins de 600 personnes qui font la file », en attente de voter.

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« Il m’est impossible en revanche de dire combien de gens ont pris part au vote. C’est encore trop tôt pour en juger », a poursuivi Deleris, par ailleurs membre du bureau de la Communauté islamique centrafricaine.

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Ouverts dès 7 heures du matin (6H GMT), les bureaux fermeront leurs portes à 13H (12H GMT), selon la même source.

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Des Casques bleus, principalement du contingent sénégalais de la Force onusienne MINUSCA, se sont postés à l’entrée des centres de vote.

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« Les choses ont repris comme si de rien n’était, cette foule est massée devant les bureaux de vote et le problème de la sécurité ne se pose plus ! » estime, dans une déclaration à Anadolu, Ousmane Babikir, un électeur attendant son rôle devant l’école Koudoukou de PK5.

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« Je suis content de prendre part au vote et d’être associé aux nouvelles institutions qui s’installeront dans notre pays », se félicite Ousmane Deoro, la trentaine, approché par Anadolu. « Nous sommes Centrafricains, nous avons le droit de voter. Notre détermination d’hier a payé ! »

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La population du quartier à majorité musulmane s’était mobilisée dimanche pour exiger de la MINUSCA de sécuriser les centres de vote. Cette manifestation faisait suite à des actes de violences imputées, selon des sources locales, à des miliciens de l’ex-Seleka, structure polico-militaire au pouvoir en 2013, et partie prenante à la guerre civile centrafricaine.

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Des débordements sécuritaires ont été également enregistrés dans les ville de Bossangoa (Est) et de Kaga-Bandoro (Nord-Est) où le vote n’a pas pu avoir lieu, une faction de l’ancienne Seleka s’opposant à la tenue de ce scrutin dans cette zone sous son contrôle.

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Contacté par Anadolu, le porte-parole du Gouvernement, Saïd Paguindji, n’a pas donné le bilan des violences de dimanche, alors que la Croix-Rouge africaine a fait état de cinq morts et d’une vingtaine de blessés dans la seule capitale de Bangui.

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Contacté par Anadolu, l’Autorité Nationale des Élections (ANE) n’a pas précisé si le vote reprendrait également à Bossangoa et à Kaga Bandoro.

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Toutefois, un communiqué de l’ANE passe en boucle, depuis lundi matin, sur la radio locale « La voix de l’Ouham » à Bossangoa. Ce message incite les électeurs à se diriger vers les bureaux de votes qui ouvriraient sous peu, selon des habitants de cette ville contactés par Anadolu.

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Le vote sur la nouvelle Constitution permettra d’aller, le 27 décembre, vers des élections législatives et présidentielle, qui fermeront la parenthèse de la transition politique.

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Celle-ci s’est installée en début 2014 pour gérer la crise générée par la guerre civile et permettre au pays de se doter de nouvelles institutions.