Sur les réseaux sociaux circulent plusieurs vidéos de groupes armés cagoulés. On pourrait presque les confondre avec des membres de Daesh si la barbe leur était propre. Pourtant, il n’en est rien et certains se demandent qui sont-ils réellement et que viennent ils faire dans ce conflit ?
En réalité il s’agit des tchétchènes qui viennent renforcer l’armée russe. Pour comprendre leur implication, il faudra revenir quelques années en arrière.
Empêtré dans la première guerre en Tchétchénie face aux Kadyrovtsy une milice tchétchène sous les ordres d’Akhmad Kadyrov, le président russe Boris Eltsine décide de négocier un accord de paix avec Doudaev.
Signé en 1996, l’accord de paix de Khassaviourt est volontairement ambigu. Il reconnaissait l’indépendance de la Tchétchénie sans en prévoir les modalités, car elles « devaient » être l’objet d’un second accord prévu pour 2001.
300 000 victimes avaient perdu la vie entre 1994 et 2000, soit 26% de la population tchétchène.
En 1999 des chefs de guerre tchétchènes firent une incursion au Daghestan (république musulmane voisine) dans l’objectif de créer le « Caucase Islamiste ». C’est ainsi que la seconde guerre de Tchétchénie (août 1999- avril 2009) coïncida avec la nomination de Vladimir Poutine en tant que Premier ministre.
La différence dans cette seconde guerre était le fait d’Akhmad Kadyrov décida de mettre sa milice au service de Poutine. Akhmad Kadyrov est nommé président tchétchène en juillet 2000. Il sera assassiné le 9 mai 2004. Le contrôle des Kadyrovtsy a été hérité par son fils, Ramzan Kadyrov, qui était déjà le commandant en second de la milice.
Sous ordre de Poutine
Le 29 avril 2006, Ramzan Kadyrov a officiellement dissous les Kadyrovtsy. Pourtant, Poutine décide alors de les réarmer et de leur donner de l’équipement lourd, comme des véhicules blindés de transport de troupes pour faire d’eux des mercenaires. Le protégé de Kremlin ne peut contester sa décision sous peine de perdre sa présidence.
En 2007, Ramzan Kadyrov, nommé comme son père président de la République tchétchène, contrôle désormais toutes les forces du ministère de l’Intérieur tchétchène d’une main de fer, et certains sièges de son gouvernement doit être cédés à des anciens commandants des Kadyrovtsy.
Par ailleurs, en 2011 la Syrie rentre dans une guerre civile. Proche de l’Iran chiite, Assad massacre des civils notamment Sunnites. La Russie se range du côté de criminel de Damas et en même temps ne veut pas se mettre à dos la population.
Alors, dès 2016, le Kremlin déploie en Syrie une police militaire russe qui assure des missions sécuritaires qui est composée en grande partie par les Kadyrovtsy. Comme ils sont musulmans sunnites, ils sont très utiles face aux musulmans chiites de l’Iran.
Après des siècles de combats contre l’envahisseur, à cause d’un dictateur, les tchétchènes rentrent désormais au service de leur bourreau. La Tchétchénie ne résiste plus et déçoit énormément de musulmans qui déplorent leur soumission à Poutine.*
Pourtant, ils restent des bons guerriers fidèles et c’est donc c’est naturellement que Vladimir Poutine décide d’envoyer sa meilleure milice combattre dans la guerre en Ukraine.
Cela lui permet de ne pas envoyer ses propres hommes à la mort.
FTU