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Al-Aqsa Israélien?

Donald Trump, le 45e président des États-Unis, a reconnu mercredi 6 décembre Jérusalem capitale d’Israël, suscitant la colère des Palestiniens et une vague de réprobation au Proche-Orient et bien au-delà.

Le statut de Jérusalem est au cœur de ces négociations : Israël a toujours exclu un éventuel partage de la ville sainte alors que les Palestiniens en revendiquent la partie orientale pour y installer aussi la capitale d’un éventuel État.

En effet dans la partie Est de la ville de Jérusalem se trouve la mosquée al-aqsa qui se trouve être la plus grande mosquée de la ville. Elle a été construite au 7e siècle et fait partie, avec le dôme du rocher, d’un ensemble de bâtiments religieux construit sur l’esplanade des Mosquées (Haram al sharif) qui est le troisième lieu saint de l’islam.

La mosquée a commencé à être bâtie en 637 par le deuxième calife Omar ibn al-khattâb, à l’emplacement sacré d’où le prophète Mahomet s’était élevé au ciel lors du voyage nocturne.

Qu’est-ce qu’il y a de si dangereux à reconnaitre Jérusalem capital d’Israël ?

La décision de Donald Trump, fait de l’état d’Israël l’unique propriété de Jérusalem. Israël devient de facto propriétaire al-aqsa. Il peut en interdire l’accès, la détruire, la transformer en parking ou toilette public.

Que dit l’Arabie Saoudite ?

La semaine dernière, le New York Times s’en est fait l’écho d’une rencontre entre, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS), et le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et lui aurait fait une proposition très choquante : renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale du futur État palestinien au profit d’Abu Dis, localité située au sud-est de la ville sainte.

Comment MBS, futur roi d’Arabie saoudite, peut-il trahir les palestiniens et le monde musulman ?

La famille Saoud est commuée pour traîtrise lorsqu’elle sait retourner contre l’Empire Ottoman ET LE Califat sous l’influence du célèbre Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie. Dans l’histoire moderne elle est l’un des principaux alliés des États-Unis. Le pacte du Quincy scellé le 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy (CA-71) entre le roi Ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le président américain Franklin Roosevelt. La durée de cet accord était prévue pour être de 60 ans et ces accords ont été renouvelés pour une même période en 2005 par le président George W. Bush.

Erdogan invite les leaders musulmans à Istanbul le 13 décembre

La Turquie est la présidente en exercice de l’OCI, forte de 57 membres ; Jordaniens et Palestiniens demandent une réunion d’urgence de la Ligue arabe.

Ibrahim Kalin, porte-parole de la présidence turque a déclaré ;

« Notre président de la République convoque un sommet extraordinaire de l’Organisation de coopération islamique (OCI) pour permettre aux pays musulmans d’agir de façon unifiée et coordonnée face à ces développements »

Kalin poursuit ;

« Jérusalem est notre honneur, c’est notre cause commune. Comme l’a affirmé hier notre président de la République, c’est notre ligne rouge ».

« Mis à part les réflexions historiques, religieuses et juridiques, il y a des initiatives à entreprendre pour la préservation du statut actuel de Jérusalem et la prévention de la grave erreur qui consiste à présenter la ville comme une propriété d’Israël ».

« Nous appelons l’administration américaine à renoncer immédiatement à cette erreur grave qui va mettre fin au processus de paix au Moyen-Orient qui est déjà fragile ».

Le président turc avait ce matin des entretiens avec les chefs d’Etat et de gouvernement malaisien, tunisien, iranien, qatari, saoudien, pakistanais et indonésien.

Le président de la République dont une lettre d’appel sera publiée aujourd’hui, a appelé l’Organisation de la coopération islamique à un sommet extraordinaire en vue d’assurer une action commune et une coordination des pays musulmans concernant le statut de Jérusalem et ces développements sensibles qui concernent la paix régionale.

Kalin conclu ;

« Ce n’est pas un sujet qui intéresse la Palestine ou le Moyen-Orient. Cela devient une question globale. C’est une question de justice. Il n’est possible en aucun cas que nous puissions admettre ceci. Nous allons évaluer tous ensemble les démarches à entreprendre. Il est essentiel pour tous les groupes pacifistes chrétiens et juifs, de fournir des efforts pour prévenir cette grave erreur »

Quel ont été les déclarations d’Emmanuel Macron ?

Mercredi à Alger, Macron avait jugé cette décision « regrettable ». Aujourd’hui en visite au Qatar il déclare ;

« C’est une décision unilatérale, comme je l’ai dit hier je ne partage pas cette décision et je la désapprouve car elle contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil sécurité des Nations unies »

« La France réitérera sa position au Conseil de sécurité. Paris défend une solution à deux Etats, avec des frontières internationalement reconnues et ayant chacun Jérusalem pour capitale. Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale ».

Il est fort probable d’à la fin des réunions ; Conseil de sécurité vendredi 8 décembre et celui de l’OCI Jeudi 13 décembre aucune décision ne soit prise. Les leaders du monde se réunissent souvent pour décider de ne rien faire.

FTU