Agé de 29 ans et natif de Strasbourg, l’auteur présumé de la fusillade meurtrière qui a eu lieu à Strasbourg mardi 11 décembre, est fiché S depuis 2016 pour radicalisation. Toujours en fuite à l’heure actuelle, il devait être interpellé le matin même par les forces de l’ordre, dans le cadre d’une affaire de droit commun.
Lors d’un point presse dans la nuit, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, l’a présenté comme « un homme très défavorablement connu pour des faits de droit de commun pour lesquels il a fait l’objet de condamnations en France et en Allemagne et pour lesquels il a purgé ses peines. »
Lors de sa conférence de presse en fin de matinée, le procureur de Paris, Rémy Heitz, a évoqué le nombre de 27 condamnations dans trois pays différents : France, Allemagne, mais également Suisse et a caractérisé l’attaque en terroriste du fait « que des témoins l’ont entendu crier Allah Akbar ».
Comme pour des cas précédents d’attaques, le passé judiciaire très lourd du présumé auteur laisse perplexe sur la radicalisation.
Drogue, alcool, sexe, boîtes de nuit, aucune fréquentation de mosquées, ces personnes se transformeraient donc en « terroriste radicalisé » en une nuit ?
Il ne s’agit pas de promouvoir des théories complotistes mais les musulmans se posent des questions quand on connait le rapport de l’islam à tous ces illicites. Comment un homme peut-il être défini comme « musulman » si il ne respecte pas les principes les plus élémentaires de la religion.
Pourtant les motivations du présumé tueur sont considérées comme terroristes « au regard du lieu ciblé, du mode opératoire, de son profil », affirme le procureur de la République.
Selon des témoins du parcours meurtrier du suspect, des témoins l’auraient entendu crier « Allah Akbar », précise encore le procureur.
Cette version est contredite par un témoin qui était sur place. Contacté par MedyaTurk, Axel Jauniaux affirme le contraire. Il est venu se promener au Marché de Noel avec sa femme ce soir-là. Il habite dans une petite ville proche de Strasbourg. Avant de raconter sa version, il précise qu’il n’est pas musulman. « Je ne cherche pas à attirer les lumières sur moi » dit-il. Depuis, l’évènement sa femme est très bouleversée.
J’étais à 8 mètres du tireur. Il y’avait juste un groupe de 3 filles entre lui et nous. Il marchait en direction de Kléber. Il n’a pas crié, il a directement sorti son arme de poing et a tiré sur un groupe de 5 ou 6 personne qui était à sa hauteur à 5 reprises (3 dans un premier temps puis quelques secondes plus tard 2 fois encore).
Le groupe de fille juste devant se sont retourné et une a crié « ça tire ça tire » et là je me suis retourné pris Laurine (son épouse) et je lui ai dit de courir sans s’arrêter. Le problème est que Laurine a fait une crise d’asthme et n’arrivait pas à courir.
On était les plus proches du tireur et pourtant presque les derniers à partir de la place Kléber. C’était le Chaos, les gens tombaient, criaient..
S’il avait continué sa route je ne serai plus là pour en parler, raconte le témoin visiblement ému.
Au moment des tirs, son attention s’est focalisée sur l’arme et donc Axel ne peut pas confirmer que l’auteur est bien la personne dont la photo est diffusée partout.
Par ailleurs, plusieurs vidéos dans lesquelles on entend les tirs ont été diffusées sur les réseaux sociaux. A aucun moment, on entend le tireur crier « Allah Akbar »
????? #France : Vidéo du tireur, il y aurait un mort et trois blessés à #Strasbourg . pic.twitter.com/l1IrlNFlnb
— -₽ – ? – ? – (@PorteTonAme) 11 décembre 2018
Même Damien, figure de l’extrême droite ne fait pas état des cries de l’auteur mais uniquement des victimes.
La terreur dans les rues de #Strasbourg. Des cris insoutenables. pic.twitter.com/Lw9OfGJe0f
— Damien Rieu (@DamienRieu) 11 décembre 2018
Enfin, d’après un message diffusé sur le compte de la Grande Mosquée Eyyub Sultan, une des victimes, Kamal, d’origine afghane qui fréquentait la mosquée à succomber à ses blessures.
MàJ : Notre frère Kamal vient de décéder des suites de ses blessures.
Sa famille présente avec lui au moment des faits est saine et sauve.
Toutes nos condoléances ainsi qu’aux familles de toutes les victimes. Le bilan s’alourdit et nous perdons un ami. #Strasbourg #fusillade
— Grande Mosquée Eyyûb Sultan (@GM_EyyubSultan) 12 décembre 2018
Espérons que le tireur sera appréhendé rapidement afin de faire lumière sur ses motivations. Quelles qu’elles soient, celles-ci sont sordides et monstrueuses.
Fatih KARAKAYA