Un mois obligatoire pour toute une classe d’âge, à partir de seize ans: ce sont les modalités recommandées par un rapport sur la mise en œuvre du Service national universel.
Renforcer la cohésion nationale, inculquer aux plus jeunes les valeurs citoyennes et républicaines, renforcer chez les nouvelles générations le goût de l’engagement, introduire plus de mixité sociale. Si ces aspirations semblent être aujourd’hui largement partagées parmi la classe politique et dans l’opinion publique, les modalités de leur réalisation sont largement discutées. Alors que le Président Emmanuel Macron, suivant ses promesses de campagne, souhaite réinstaurer un « service national universel » pour les jeunes français, le débat porte aujourd’hui sur le rôle que pourrait jouer l’armée dans sa mise en œuvre.
Un service national à caractère obligatoire
Ce service d’un mois serait le seul à caractère obligatoire, l’engagement par le service civique ou la réserve demeurant fondés sur le volontariat. Le rapport recommande également qu’un enseignement de défense soit dispensé dans les collèges et lycées.
Le Service national universel, dont le coût est estimé entre 2,4 et 3,1 milliards d’euros par an, suscite l’inquiétude de militaires déjà très sollicités et à cours de moyens. L’exécutif a cependant assuré que le coup de ce dispositif ne sera pas prélevé sur le budget de la Défense. Le problème des infrastructures et de l’encadrement nécessaires pour accueillir 800.000 jeunes chaque année reste pour sa part entier.
L’armée : Une institution éducative
Le Général Desportes considère que l’armée ne peut pas porter le projet de service national, il reconnaît qu’elle doit y participer. « L’armée est une entité qui sait éduquer. Les militaires sont tous de grands éducateurs par nécessité. Et donc qu’ils participent à ce projet c’est tout à fait normal » indique-t-il. Il souligne cependant que l’effort financier et d’encadrement nécessaire au dispositif ne saurait être pris sur le budget des armées au risque d’affaiblir sa capacité militaire.
En somme, pour le Général Vincent Desportes, le service national universel est un « grand projet pour la France » qui pourra répondre à une quête de sens de la part des jeunes français, en leur redonnant un intérêt commun, celui du « vivre ensemble ».
Le chef de l’Etat doit rendre son arbitrage « courant mai ». En réaction, plusieurs associations interpellent Emmanuel Macron dans une tribune publiée sur le site du JDD, lui demandant de « confirmer son engagement à poursuivre le développement massif du service civique », parallèlement au service national universel.
Par YILMAZ M.