Le maire de Béziers (Sud de la France), Robert Menard, affilié à l’extrême droite et apparenté au Front national (FN), a une nouvelle fois suscité la polémique en France, en publiant depuis son compte twitter, une campagne d’affichage en faveur d’une ligne de Train à Grande Vitesse (TGV) dans sa commune.
L’affiche jugée provocatrice, a été dénoncée immédiatement par plusieurs personnalités politiques, notamment le porte-parole du Parti socialiste (PS), Sébastien Denaja.
Ce dernier a notamment interpellé, sur Twitter, la secrétaire d’État à l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa «pour que des poursuites judiciaires soient engagées contre l’odieuse campagne lancée par le maire de Béziers».
En réponse, toujours sur twitter, la secrétaire d’État a informé qu’elle avait saisi le préfet «pour que tous les recours possibles soient étudiés et activés».
Par la suite, la justice française a diffusé dans la soirée du lundi 11 décembre un communiqué de presse, dont Anadolu a reçu copie, pour annoncer «l’ouverture d’une enquête afin de recenser d’éventuelles infractions».
En effet, le maire de Béziers souhaite voir le TGV passer dans sa campagne. Pour cela, il a publié une affiche représentant une femme ligotée sur une voie de chemin de fer devant un train à vapeur prêt à l’écraser. L’illustration est accompagnée d’un texte : «Avec le TGV, elle aurait moins souffert».
Le problème c’est qu’en juin dernier, un homme avait tué sa compagne de 34 ans en l’attachant sur les voies ferrées avant de se suicider. La campagne d’affichages rappelle étrangement cette histoire.
De son côté, le préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel a dénoncé sur le compte twitter officiel de la préfecture, une campagne «qui se sert du corps de la femme pour faire passer un message populiste et la met en scène en victime de violence».
Il a rappelé «qu’une femme sur trois est victime de violences au cours de sa vie. Monsieur Ménard ne mesure toujours pas la souffrance physique et psychologique qu’engendrent ces atteintes à leur intégrité, pas plus que la mobilisation contre ces violences faites aux femmes qui est une priorité du gouvernement».
Pour le moment, le préfet n’a pas précisé s’il a envisagé ou non le retrait des affiches.
L’ancienne ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol s’est également indignée sur son compte twitter en traitant Robert Ménard «d’ignoble».
Interrogé par le journal français le Figaro, le maire de Béziers d’est défendu en affirmant «qu’il n’était même pas au courant de ce fait divers», avant de préciser «qu’ils voulaient reprendre pour cette affiche les codes des westerns. C’est évidemment une image à prendre au quatrième degré», a-t-il précisé.
Robert Menard a déjà suscité plusieurs polémiques avec des affiches chocs.
En septembre 2015, il avait caricaturé tous les migrants en barbus qui envahissent les centres-villes français. Et pour protester contre la baisse des dotations accordées par l’Etat aux collectivités locales, il avait diffusé en septembre dernier, une affiche montrant un homme en train d’étrangler une femme.
Fatih KARAKAYA
Source AA