MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Le CCIF réagit suite à notre article

Suite à notre article sur la présence du CCIF dans les locaux d’une association soutenant le PKK, celui-ci a finalement fini par réagir. 

Si sur le fond, nous n’avons pas de doutes sur la sincérité de l’équipe du CCIF. Ce qui nous dérange c’est la forme. En effet, nous accuser de dénigreur, d’en vouloir « aux succès de CCIF » est vraiment désolant.

Nous avons à plusieurs reprises demandé via twitter et facebook des explications. Or non seulement on nous a pas répondu mais on nous a accusé de jouer le jeu des « laîcards ».

Nous répétons que le PKK n’est pas n’importe quoi. C’est une organisation terroriste qui tue des milliers de gens. Permettez-nous d’être sensible tout de même!

En tout cas nous comprenons mieux votre présence mais cela dit à titre personnelle je suis quand même déçu du contenu de la réponse.

Non seulement, il n’y a pas d’excuses mais en plus, la faute est jetée sur nous! De plus, le PKK n’est pas condamné. Le CCIF se contente de dire qu’il n’a rien à avoir eux. Par ailleurs, on ne sait pas non plus pour la suite. Allez-vous continuer à vous retrouver une fois de plus avec ces terroristes?       

Pour rappel, cette maison a été condamnée par la justice, de plus le portrait du chef terroriste est affiché dans la grande salle. Malgré tout cela continuer à affirmer que seulement une partie des membres soutiennent le pkk (peut-être pour vous dédouaner une fois de plus) n’est pas très honorable.

En tout état de cause, cela nous rassure tout de même que vous ne l’avez pas fait exprès et que vous vous êtes pris le temps de nous répondre. Tout le monde peut faire des fautes. L’important est de savoir faire la différence entre les détracteurs et les amis.

Nous sommes vos amis.

Fatih K.

 

Voici le communiqué du CCIF :

 

On espère que tout le monde va bien. Un petit message de service : autopsie d’une calomnie.
Il y a quelques jours, l’une des antennes du CCIF en région lyonnaise a accepté de participer à un évènement en solidarité avec les familles des victimes de violences policières. Les organisateurs ont été mis sous très haute pression et, même si ce n’est pas le sujet central de notre activité, l’antenne locale du CCIF a maintenu sa présence, par simple cohérence et soucis de la parole tenue.
D’abord un groupuscule laïciste extrême a réussi à faire retirer l’attribution de la salle publique à Vaulx en Velin. Ensuite un groupe identitaire d’extrême droite a attaqué la salle en centre-ville lyonnais où les organisateurs s’étaient réunis, forçant le propriétaire à se rétracter sans que les autorités ne jugent utile d’arrêter ces délinquants, malgré les dégradations. Après cela, à la dernière minute, la préfecture a interdit aux organisateurs de se réunir sur les berges du Rhône. Avec près de 200 personnes réunies en pleine rue et ayant la responsabilité de leur sécurité, les organisateurs ont trouvé un espace qui les accueillait à proximité, la Maison de la Mésopotamie. L’évènement a alors eu lieu, les militants se sont succédés pour dénoncer les violences policières et les discriminations, sans la moindre complaisance et, bien entendu, l’un des bénévoles du CCIF présent sur place a présenté l’association en quelques minutes, comme ils s’étaient engagés à le faire. Clap de fin.
Sauf que le lieu en question (la maison de la Mésopotamie) est aussi géré par une association kurde dont une partie des membres soutient le PKK. Il n’en fallait pas plus pour que quelques détracteurs apparemment en mal d’arguments se jettent sur l’occasion pour lancer une calomnie sans nom : « Le CCIF soutient le PKK ». Puis d’alerter les communautés turques (sans succès) pour essayer de mettre en cause le CCIF, qui se serait rendu coupable par collusion, de toutes les victimes civiles du PKK durant les dernières années, même si nous n’avons rien à voir avec ce mouvement, ni de près, ni de (très) loin, dans son idéologie comme dans ses pratiques.
C’en serait presque risible si ça n’était pas si révélateur du désespoir de nos détracteurs et de leur absence totale de la moindre éthique, qui aurait consisté à vérifier à minima les informations, avant porter des accusations si graves.
Mais vraiment, avec le CCIF, ils se sont trompés de clients : l’association compte des associatifs turcs parmi ses fondateurs, ses cadres dirigeants, ses bénévoles comme ses adhérents, très sensibles à ces questions. Nous sommes en solidarité totale avec toutes les associations turques en France, dont nous prenons en charge régulièrement les membres et nos dirigeants interviennent très fréquemment auprès d’eux, en France comme en Turquie, sur les questions d’islamophobie. Ironie : la même antenne du CCIF avait été attaquée par l’entourage de Caroline Fourest il y a quelques semaines, qui présentait nos bénévoles comme des soutiens de l’AKP et du Milli Gorus.
Dès lors, que révèle ce type d’attaque et de calomnie ?
La triste nouvelle, c’est qu’il existe encore quelques personnes qui ne reculeront devant rien pour essayer de nous causer du tort, même si ça revient à converger, dans leurs actes comme dans leurs méthodes, avec l’extrême droite ou les groupuscules « laïcards » qu’ils disent par ailleurs combattre. Plus aucun souci d’éthique ou de respect de la vérité lorsqu’il s’agit de s’attaquer au CCIF, quel que soit le sujet, pour des raisons bien éloignées de la lutte contre l’islamophobie et de l’intérêt commun.
D’habitude, nous ne répondons jamais à ce type de calomnies le plus souvent chronophages, qui agitent de manière cyclique quelques militants désoeuvrés, mais nous la relevons ici, d’une part pour rasséréner nos sympathisants sur cette question, d’autre part pour montrer les procédés utilisés, qui démasquent les personnes qui les utilisent plutôt que de porter quelque atteinte que ce soit au travail et à l’intégrité du CCIF.
Dans la lutte contre l’islamophobie, nous avons besoin de personnes avec des convictions et un minimum d’intégrité, qui ne varient pas dans les périodes de tension et ne s’abaissent pas au niveau de ceux qui nous combattent, au risque de se perdre.
Si le CCIF a réussi à rassembler si largement au fil des années, c’est peut-être que nous avons compris une vérité élémentaire : l’une des manières de surpasser nos adversaires, c’est tout simplement de ne pas leur ressembler.
C’est pour cela que nous avons une parole, une éthique et une ligne claires.
Bonne continuation à tou-te-s !