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Les valeurs des voleurs de la République

France valeurs République

Aujourd’hui on parle beaucoup des « Valeurs de la République » en France pour imposer des lois de plus en plus liberticides.

Pourtant, le rôle d’un gouvernement normal, est de n’exprimer aucune préférence, ni aucune détestation à l’égard de parties de la population et d’assurer la protection de tous, ce qui n’est pas le cas du gouvernement français qui n’a de cesse de cibler les musulmans, tout en affirmant que les lois antimusulmanes ne sont pas antimusulmanes.

Bref, il est en train de nous dire qu’un ciel gris, n’est pas gris, mais bleu. On peut difficilement faire mieux en matière d’hypocrisie et de foutage de gueule. Ils ont beau dire que ce sont les islamistes qui sont visés à travers les articles du projet de loi « confortant les principes républicains ».

Cela ne trompe personne, ni les musulmans, ni les personnes qui ne le sont pas, et en rajoute même encore à l’infâme, d’autant qu’au sein de l’islam cette distinction entre musulmans et islamistes n’existe pas. Tout au plus, peut-on dire que les islamistes sont des musulmans qui sont plus rigoristes dans leurs pratiques, que les autres. Il n’y a pas d’un côté les musulmans et d’un autre les islamistes, il n’y a que des musulmans tout court. Et concernant l’islamisme politique, c’est aussi une opinion qui n’est en rien condamnable. Toutes les amalgames qui sont fait entre l’islamisme politique et le terrorisme relèvent d’ailleurs du terrorisme intellectuel.

C’est feindre ignorer que c’est justement là où l’islamisme politique ne pouvait s’exprimer qu’est né le terrorisme dit islamique. Un terrorisme qui a aussi été créé et utilisé par les services des états, afin de discréditer, de réprimer et d’éradiquer l’islamisme politique.

Islam politique

Il est tout à fait normal pour un citoyen musulman de souhaiter être représenté par un maire ou un député qui va défendre ses droits, porter ses revendications légitimes, sans pour autant réclamer une quelque application de la Charia, fantasmée par les islamophobes. La démocratie, c’est la représentation de tous les citoyens sans exclusion. A l’instar des autres citoyens, les musulmans ont le droit de choisir leurs représentants et ne demandent rien d’autre que d’être respectés dans leurs droits et l’égalité des droits de la même manière que les autres communautés.

Du reste, l’égalité et les droits humains, devraient être dans tous les pays, la source de toutes lois, de toute décision et de tout programme politique.

La représentativité en France  manque de valeurs de la République
Les Valeurs de la République c’est aussi une vraie représentativité au sein de l’Assemblée Nationale.

Il n’y a pas de citoyens qui seraient les ennemis de la République et d’autres, qui seraient à l’avant-garde de celle-ci. Il y a des citoyens tout court. Ce n’est pas la République qui doit être mise au-dessus de tout comme certains le disent, mais les Droits humains.

Le rôle de la République est donc de défendre et de protéger les Droits humains de ses citoyens et non pas de choisir ses citoyens, d’imposer une idéologie, de persécuter et de réprimer des citoyens au nom de cette idéologie.



La dissolution des associations musulmanes

L’une des premières mesures révélatrices des intentions du gouvernement, avant même de présenter le projet de loi « confortant les principes républicains » à l’Assemblée nationale, a été de dissoudre des associations musulmanes en particulier, le seul organisme défendant les musulmans victimes du racisme et combattant les propos islamophobes, afin d’éliminer le principal obstacle à son train de mesures islamophobes.

Outre les amalgames habituels fait entre l’islam, l’islamisme, les musulmans et le terrorisme, certains médias et politiciens, soupçonnent intentionnellement les musulmans, ou des musulmans, de ne pas aimer la France, mais qu’en savent-ils ? En quoi devraient-ils l’aimer ? Est-ce une obligation d’aimer la France ? Une exigence citoyenne ou humaine ? Émettent-ils les mêmes suspicions à l’égard des citoyens d’autres communautés ?

Quel amour de la France devrait-ils avoir, ceux qui ont par exemple été violés et nié dans leurs droits humains fondamentaux et violenté par de fiers détenteurs de la violence dite « légitime« , de l’état ? Comme je l’ai été à plusieurs reprises durant ma vie, pour mes opinions supposées ou imaginées ; comme si, hors des cas très exceptionnels, qui devraient être listés et encadrés, des violences faites à des êtres humains, pouvaient être légitimes.

Je les trouve (les musulmans) au contraire, dans l’ensemble, bien passifs, bien soumis et bien dans l’acceptation, aux égards de ce qu’ils subissent à longueur de temps.

Et les non-musulmans, bien ignorants et bien naïfs, dans leur croyance qu’ils seront à l’abri des effets des différentes lois et mesures liberticides et répressives existantes ou en projet qui touchent pour le moment, surtout les musulmans, mais qui à terme, toucheront tout le monde.

Valeurs de la République à toute les sauce

Politiciens et médias ont beau agiter les mots République « valeurs de la République » et laïcité dans tous les sens, en attributs de leur pouvoir, personne n’est dupe de leur réalité et de leur usage.

Personne ne croit au pouvoir magique de ces mantras qu’on voudrait nous imposer et nous forcer à adorer, par la menace et la répression.

Mais où seraient elle donc cachées ces valeurs de la République ? Où seraient-elles concrètement, ces prétendues liberté, égalité et fraternité, en dehors du dessous des frontons des bâtiments officiels ?

Qu’est-on libre de faire ?  D’exprimer ? De penser même ? Alors qu’on soupçonne des parties de nos concitoyens, de mal penser, qu’on ne voit partout qu’interdictions et répressions. D’ailleurs, des parties de nos concitoyens n’ont plus le droit de décider de l’éducation de leurs enfants, du choix de leur mosquée, de leur imam, des prêches qu’ils veulent entendre, du choix de leur association sportive, de leur médecin et de critiquer un professeur dont le plaisir serait d’insulter l’islam et les musulmans.

Les seules libertés qu’on nous concède, sont celles de consommer et de travailler ;  et encore là, l’accès à certaines professions, nous sont interdits, du fait de nos opinions ou de nos supposées opinions.

La liberté d’expression s’arrête à Charlie et à ses caricatures

Pour ce qui est de l’égalité, tous les citoyens n’ont pas les mêmes droits et ne sont pas traités de la même façon. Les seules égalités que nous puissions avoir sont dans nos fréquentations des temples de la consommation. Là, l’argent, n’a ni de couleur, ni de religion et aussi dans la comptabilisation de nos voix : un homme, une voix, à l’occasion des trois élections. En effet, nous sommes autorisés par nos maîtres, Merci Maîtres, à voter pour les candidats qu’ils ont choisi, qui nous sont présentés ou imposés. De toute évidence, on est toujours dans le déni, à propos du racisme d’Etat et des violences policières.

Certes, on nous sert de l’antiracisme, à en veux-tu en voilà, à propos de là où il n’y en a pas, afin de noyer le poisson ; mais c’est un antiracisme visant à faire taire à propos des agissements de certaines castes suprématistes qui nous dominent et nous asservissent. Un antiracisme raciste qui marche de pair avec le racisme suprématiste d’État antimusulman et aussi anti-pauvres que nous subissons au quotidien.

Daniel Milan* pour Medyaturk Info

L’auteur se définit comme végétarien, musulman (soufi), égalitariste, anti-supremaciste. Il est aussi passionné de nature, de solutions alternatives anti-système, pour une société fondée sur l’égalité, la solidarité et le partage, la défense de la vie et des droits humains. Originaire de Nice et Daniel a 72 ans. Ayant un passé riche en expérience, il cherche un éditeur pour publier ses écrits témoins de l’histoire.

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