Le tout jeune « Parti Egalité Justice » (PEJ), composé essentiellement de jeunes issus de l’immigration, se lancera pour la première fois aux Législatives françaises de juin.
Sakir Colak, président de la formation politique française, estime qu’il était «inévitable» de créer un nouveau parti politique pour répondre aux attentes des jeunes issus de l’immigration.
C’est d’autant plus nécessaire que le «système politique actuel n’accepte plus la différence», a poursuivi le président du PEJ.
Alors que les partis des extrêmes prennent de plus en plus de place dans le paysage politique, le PEJ est l’un des nouveaux partis conduits par des jeunes issus de l’immigration qui tentent de se frayer un chemin dans la vie politique en Europe à l’instar de la formation «Denk» aux Pays-Bas.
Forts du sentiment de rejet ressenti au sein des partis, dits classiques, certains jeunes issus de l’immigration espèrent changer les préjugés et autres stéréotypes en devenant des acteurs actifs de la vie politique.
«Le PEJ a été la suite logique de la volonté de cet engagement politique, le souhait des membres du PEJ consistait à faire, de la politique, non pas un métier, mais plutôt un moyen pour faire avancer le débat en France», a ajouté Colak.
«D’ailleurs, la majorité la plupart d’entre eux évoluaient au sein des partis « ordinaires » tels que le Parti Socialiste (PS) ou l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Toutefois, le verrouillage de ces partis les a poussés dans un premier temps, en 2014, à constituer des listes indépendantes, et dans un deuxième temps à créer le PEJ», explique Colak à Anadolu.
Plusieurs jeunes issus de l’immigration ont été évincé des partis traditionnels pour avoir user de leur droit à la liberté d’expression et de penser. Les cadres de ces partis ont refusé que ces personnes puissent avoir une autre opinion que la leur. Tandis que d’autres pouvaient insulter à volonté les français d’origines turques au nom de cette liberté, d’autres ne prouvaient même pas revendiquer une appartenance à une association.
De ce fait, estimant qu’il existe une place pour un nouveau parti politique en France, les fondateurs du PEJ ont lancé leur parti, en janvier 2015, avec comme principal objectif de lutter contre les inégalités et les injustices, poursuit le jeune président du parti.
Avocat de son état, Sakir Colak a succédé, en 2016, au président-fondateur Hikmet Huseyinbas, à la tête du PEJ.
Dès sa création, le PEJ a suscité l’intérêt de nombre de médias régionaux et nationaux, dont certains l’ont précipitamment accusé, d’être «l’arrière garde de la Turquie en France».
« Nous sommes un parti politique français” rétorque, de butte en blanc, Sakir Colak à ces détracteurs qui l’accusent à tort. Pour lui, les partis qu’il appelle “ordinaires” sont les principaux responsables de la situation qui prévaut actuellement en France.
« Qualifier ces partis de traditionnels les valorise, alors qu’ils sont responsables en grande partie des difficultés que traverse notre pays », renchérit Colak. «Raison pour laquelle, nous les appelons partis ‘ordinaires’ qui n’ont plus de créativité ni de solution à proposer»,a-t-il encore lancé.
Ce que propose le PEJ “est un changement radical de politique pour permettre à notre société de retrouver le vivre-ensemble. Il faut arrêter de diviser la société pour des raisons électoralistes”, souligne, avec force, le président du PEJ.
Récemment, le magazine «Le Nouvel Obs» titrait : «Comment le parti d’Erdogan s’infiltre en France» pour parler une fois de plus du PEJ. Sous couvert d’anonymat, les membres du PEJ sont accusés « d’infiltrés les partis politiques sans pour autant réussir ».
Colak répond à ces assertions mensongères en estimant que «Ces jeunes sont accusés de communautarisme s’ils ne s’intègrent pas et d’entrisme s’ils veulent faire de la politique».
«Les jeunes issus de l’immigration s’intéressent de plus en plus à la politique, c’est une réalité à prendre en compte», a-t-il dit.
Rappelons qu’aujourd’hui, des centaines, voire des milliers de jeunes issus de l’immigration, sont membres aussi bien du PEJ que d’autres partis politiques.
Pour Colak, « ce n’est pas en les marginalisant, ou en les stigmatisant, qu’on fera avancer les choses”. “Il faut passer au delà des origines et parler du progrès social, de la lutte contre les inégalités et les injustices», a-t-il conclu.
Le PEJ a été crée en 2015 par des jeunes citoyens essentiellement issus de l’immigration. Le PEJ a, officiellement, lancé le week-end écoulé, sa campagne électorale pour les prochaines législatives (juin 2017) dans la ville de Strasbourg (Est), lors d’une réunion de formation des cadres du parti.
Le PEJ compte présenter 51 candidats aux prochaines législatives en juin prochain, essentiellement dans les grandes villes.