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Les attaques du PKK envers les citoyens turcs sont inadmissibles

Depuis quelques semaines, les membres de l’organisation du PKK, reconnu comme une entité terroriste par la Turquie et l’Union Européenne, sont responsables d’attaques violentes à l’encontre de la communauté turque d’Europe.

Le déclenchement par la Turquie, le 20 janvier dernier, de l’opération Rameau d’olivier dans la région de Afrin, afin de neutraliser les membres de l’organisation PYD/PKK, sert de prétexte aux partisans du groupe terroriste pour légitimer leurs attaques contre les intérêts turcs ou les simples citoyens d’origine turque en Europe.

Anadolu a rencontré le député de l’AKParti, Mustafa Yeneroglu, pour évoquer les dispositions prises par la Turquie afin d’assurer la sécurité des citoyens d’origines turques en Europe.

« Actuellement notre préoccupation principale est les attaques des membres du PKK envers nos citoyens turcs », précise Mustafa Yeneroglu qui a longtemps vécu en Allemagne avant de devenir député en Turquie en novembre 2015.

Suite à de nombreuses attaques, lundi dernier, le ministère des affaires étrangères turc avait demandé des explications à l’ambassadeur allemand à Ankara. De plus la Turquie continue de prendre des initiatives afin d’empêcher « une catastrophe », explique le député.

« Notre ministre des affaires étrangères, Monsieur Mevlut Cavusoglu, suit de près la situation. Et moi-même, je vais faire part de nos inquiétudes lors de la session de l’Assemblée des Parlementaires au Conseil de l’Europe.

De plus, je serai à Berlin jeudi et vendredi pour discuter avec mes homologues allemands », partage le député qui a été secrétaire général d’une grande association européenne.

Suite à un appel de la communauté turque, Mustafa Yeneroglu et de nombreuses personnalités se retrouveront à la mosquée de Berlin qui a été incendiée dimanche dernier, par 3 individus cagoulés.

Le député, Yeneroglu regrette le manque de « sensibilité » des autorités allemandes concernant le PKK et s’étonne que l’interdiction qui a été prononcée à leur encontre ne soit pas suivie dans la pratique. « Les européens pensent qu’ils peuvent être tranquilles car le PKK ne les vise pas directement », s’insurge le député qui a du mal à comprendre aussi que ce conflit soit présenté « comme un conflit entre turcs-kurdes ». « Or, il suffit qu’ils analysent les rapports de l’organisme chargé de la protection des lois fédérales. Ils verront que le PKK est une organisation terroriste qui embrigade des jeunes dans sa branche armée, rackettent la population », explique-t-il.

La raison principale des relations tendues entre Berlin et Ankara, selon lui, est l’indulgence de l’Allemagne vis-à-vis du groupe terroriste. « Malheureusement les médias alimentent une certaine sympathie pour ces groupes et eux se servent de partis politiques de gauche comme base arrière pour répandre leur haine », ajoute le député. Or, pour rétablir des relations sereines, entre les deux pays, « il faut une confiance mutuelle », confie-t-il.

Plus de 35 mosquées profanées en 2018

Le député affirme que d’après les informations qu’il a pu obtenir directement auprès des autorités ou des associations sur place, il a dénombré 35 mosquées victimes d’actes de vandalisme. De plus, il a pu rencontrer plusieurs citoyens d’origines turques, qui ont été attaqués physiquement. « Ces terroristes ne se contentent pas d’écrire des tags racistes et de s’enfuir après. Ils portent atteinte à l’intégrité physique et à la vie de personnes en tentant de brûler les bâtiments », déplore le député, qui craint « le pire ».

Appel à la communauté turque

Devant ces attaques, le député conseille à la communauté turque de « prévenir immédiatement les forces de l’ordre et de suivre de près les enquêtes ».

Par ailleurs, il regrette que certains responsables demandent aux victimes de se taire. « Surtout, ne restez pas silencieux. Alertez les médias, informez les citoyens que la situation est grave », insiste le député.

En revanche, il exhorte tous les citoyens à ne pas céder aux provocations et insiste sur le fait que l’Allemagne est un pays de droit et que tout doit se faire dans le cadre juridique. Il demande également aux autorités européennes de réagir de la même façon qu’elles réagiraient « en cas d’attaques perpétrées contre les églises ou les synagogues ».

« Nous souhaitons que les paroles soient transformées en actes et que des mesures sérieuses soient prises. Il faut faire respecter la loi. Dans ce cas, je pense que les attaques cesseront.

Dans le cas contraire, l’Europe peut s’attendre à des attaques plus violentes et meurtrières », conclu-t-il.

Fatih KARAKAYA
Source AA