MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Turquie et OTAN, le divorce possible?

La Turquie est devenue un membre de l’OTAN en 1951 et a été un partenaire utile et fiable. Mais depuis que les États-Unis soutiennent les membres du Yekîneyên Parastina Gel (YPG) branche syrienne du Partiya Karkerên Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par une grande partie de la communauté internationale, dont la Turquie, l’Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Union européenne et le Royaume-Uni, il y a opposition avec la Turquie.

En 2017, le gouvernement envisageait d’empêcher les pilotes américains d’opérer à partir de la base aérienne d’Incirlik en raison justement de l’alliance des USA avec le groupe terroriste YPG.

L’administration Trump était initialement opposée à l’offensive de l’armée turque dans l’enclave d’Afrin en Syrie qui menace de déborder dans la ville de Manbij, avertissant qu’elle pourrait entraîner une confrontation directe avec les forces américaines. Mais il semble que les États-Unis aient maintenant abandonné « leurs amis » en faveur de bonnes relations avec Ankara.

L’Allemagne a pris un virement différent. Elle a menacé d’arrêter les livraisons d’armes à la Turquie et un rapport publié récemment dans le Rheinische Post indique que la nouvelle coalition dirigée par la chancelière Merkel gèlerait les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE en raison des prétendues violations des droits de l’homme.

Comportement incompatible

Les pays occidentaux ont désapprouvé les relations du président turc avec la Russie. L ‘« axe d’amitié » entre Ankara et Moscou a été cimenté en 2016 lorsque le président Recep Tayyip Erdogan a félicité le président Vladimir Poutine en le qualifiant « d’ami cher » alors que l’Otan augmentait ses capacités militaires en Europe de l’Est et prévoyait d’étendre son missile bouclier de défense en Pologne, « l’ami de mon ennemi est mon ennemi ». La Turquie refuse d’être le petit chien qui suit son maître l’Occident.

Recep Tayyip Erdogan en partie réussie a raillé Donald Trump en déclarant:

«Vous ne pouvez pas acheter la volonté démocratique de la Turquie avec vos dollars».

Il y a quelques jours, Erdogan a accusé les États-Unis d’avoir « des calculs contre la Turquie et l’Iran, et peut-être la Russie » exigeant que les troupes américaines se retirent de Manbij. La relation d’Ankara avec Téhéran est transparente « nous ne sommes pas des pays mais avons des intérêts communs comme la stabilité de l’Irak et de la Syrie, et l’élimination de tous les terroristes, y compris les branches Syriennes, Irakiennes et Iraniennes du PKK. »

Ingérence de l’occident

L’année dernière, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark étaient fortement opposés à Ankara accueillant le sommet annuel de l’OTAN. Ces pays étaient contre la purge que fessait gouvernement turc suite au coup d’État manqué le 15 juillet 2016.

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été créée par les Nations d’Amérique du Nord et d’Europe en 1949 en tant qu’alliance militaire entre des pays aux vues similaires pour contrer les menaces de l’agression soviétique et d’autres ennemis mutuels. Il a été fondé sur les principes démocratiques, la sauvegarde des libertés et la primauté du droit consacré dans la charte des Nations unies.

Comment agir avec la Turquie ?

Bien que la Guerre Froide se soit terminée en 1991, l’OTAN n’accepte pas que la Turquie soit de bonnes relations avec son voisin la Russie. Néanmoins, les États membres de l’OTAN ont peu envie d’embrasser Ankara pour plusieurs raisons.

Erdogan chercherait peut-être une alliance temporaire avec Poutine et pourrait potentiellement être utile dans l’alliance, Turquie, Russie, Iran.

Deuxièmement, l’OTAN à très peur qu’à force d’irriter la Turquie celle-ci décide vraiment de changer d’alliance. Alors l’OTAN perdrait sa deuxième plus grande force militaire permanente après les États-Unis. Les États-Unis craignent aussi de perdre leurs capacités à effectuer des sorties militaires depuis Incirlik.

Plus important encore, Ankara pourrait riposter en ouvrant la porte à 3,7 millions de réfugiés, résidant actuellement dans ses camps, pour se rendre en Europe.

L’Otan et l’UE sont assis sur un baril de poudre. Il faut que l’OTAN et l’UE arrentent avec leur hypocrisie disant que la Turquie attaque les Kurdes en Syrie, cela n’a pas de sens car entre 12 et 15 millions de kurdes vit en Turquie et il n’y a pas de guerre civile, après la première et seconde invasion de l’Irak par les USA des milliers de kurdes a trouvé refuge en Turquie, il en va de même avec la guerre en Syrie, Erdogan n’a pas filtré les 3,7 millions de réfugiés pour en exclure les Kurdes.

Pour une bonne relation avec la Turquie, l’OTAN doit ne pas faire de manœuvre politique ou militaire contre son allié. L’UE quant à elle doit cesser son comportement du maître colon, donneur de leçons.