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Etats-Unis,Turquie: début de guerre froide

Dans un courriel adressé à Reuters, le service de communication de la coalition confirme une information du site The Defense Post, selon laquelle 30 000 combattants des Forces Démocratiques Syrienne (FDS) seront recrutés pour contrôler la frontière syrienne avec la coalition internationale.

Le FDS est une alliance Arabo-Kurde contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), la branche syrienne du Parti des Travailleur du Kurdistan (PKK), organisation terroriste.

Les Etats-Unis indiquent que la sécurité aux frontières du territoire contrôlé par la Turquie dans le nord de la Syrie sera assurée par le YPG. Les soldats arabes du FDS seront plutôt déployés dans la vallée de l’Euphrate, territoire dont ils sont originaires.

Pourquoi les Etats-Unis cherchent l’affrontement entre la Turquie et le YPG

La Syrie est pratiquement nettoyée de Daesh et la Turquie, membre de l’OTAN, membre de la coalition internationale a chassé tous les terroristes sur une large bande aux frontières du nord syrien. Les réfugiés syriens, basés en Turquie ont même commencé à retourner chez eux.

La Turquie avait proposé une coopération avec le chef de la coalition internationale, les Etats-Unis pour prendre la ville de Raqqa ensemble. Washington avait refusé préférant s’allier au YPG. Le YPG avait repris la ville de Raqqa le 17 octobre 2016, et affiché les armoiries du PKK et un poster géant de leur leader Abdullah Öcalan.

Par la suite, les Etats-Unis ont envoyés plus de 4 000 poids lourd chargés d’armes, dont des lance-missiles sol-air à courte portée utilisés pour atteindre les hélicoptères ou les avions de combat à basse altitude. A quoi peuvent servir ces petits lances missiles ? Daesh n’avait ni avion, ni hélicoptère. De plus, leurs membres sont quasiment plus sur le territoire syrien. Ce que souhaite les Etats-Unis c’est un affrontement direct entre la Turquie et le  YPG et que le YPG soit victorieux prenant ainsi le contrôle de tous le nord de la Syrie.

La réponse de la Turquie

Le 15 janvier Recep Tayyip Erdogan envoie un message à Trump;

« Les États-Unis ont déclaré installer un groupe terroriste sûr tout le long de notre frontière avec la Syrie. Ceux qui nous incombent aujourd’hui c’est de tuer ce projet dans l’oeuf. Que disent-ils ? Ils ont constitué un groupe terroriste de 30 000 hommes, et à ce jour 4 800 poids lourds d’armes leur ont été livrés. Envoie tous ceux que tu veux (Trump), le groupe de 30 000 hommes que tu as constitué, ne te représentera pas à ta juste valeur et tu seras humilié devant les partenaires stratégiques. Ce que nous avons à dire à tous nos alliés et amis est ceci : ne restez pas entre nous et les terroristes, n’interférez pas. Enlevez vos drapeaux de leurs uniformes ainsi vous ne nous obligerez pas à vous les rendre en main propre. Enlevez vos écussons des uniformes des terroristes, ainsi vous ne nous obligerez pas à les enterrer avec eux. Nous ne serions pas tenus responsables des incidents indésirables qui pourraient survenir »

La Turquie n’est pas le seul pays hostile à la constitution de cette nouvelle force. Le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l’Iran, a récemment dit considérer les FDS comme des « traîtres » et les 2 000 soldats américains qui les encadrent comme une force d’occupation étrangère.

FTU