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36 ONG saisissent le CDH de l’ONU contre la France

36 ONG CDH

Quelque 36 ONG à travers 13 pays, saisissent le CDH (Conseil des Droits de l’Homme) de l’ONU, contre la France, pour avoir « enraciné l’islamophobie et la discrimination contre les musulmans », écrivent les organisations dans un communiqué de presse publié lundi soir.

Il s’agit d’une démarche inédite à l’encontre du pays.

Parmi les signatures, figurent de grandes ONG connues pour leurs actions contre les discriminations visant les musulmans ainsi que des structures reconnues, de défense des droits humains, comme CAIR ou encore CAGE.

Ces 36 ONG ont déposé une plainte devant le « Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) contre la France, lui demandant d’ouvrir une procédure formelle d’infraction contre le gouvernement pour avoir enraciné l’islamophobie et la discrimination contre les musulmans ».

Elles estiment que « les actions du gouvernement français ont soutenu la publication de caricatures dégradantes dépeignant le Prophète (que la paix soit sur lui) » et que l’Etat propose la mise en application d’une politique « islamophobe » à travers la promulgation de nouvelles lois.

Le communiqué dénonce, par ailleurs, sans concession, des « actions qui violent la dignité et les droits fondamentaux des musulmans » et rappelle que l’exécutif a récemment pris des décisions « forçant la fermeture de plusieurs organisations de la société civile, des mosquées et précipité des perquisitions violentes et aveugles » au domicile de plusieurs citoyens.

La plainte demande, par ailleurs, au CDH de « s’assurer que toutes les mesures appropriées soient prises en France pour lutter contre les discriminations fondées sur la religion ».

Le projet de loi contre le séparatisme dans le viseur

Parmi les griefs énumérés, les ONG insistent ainsi sur l’historique de la France en la matière et relèvent que « le plan de Macron contre le séparatisme se concentre uniquement sur la consolidation du contrôle politique, idéologique, théologique et financier des musulmans, leur refusant la liberté de pratiquer leur foi librement ».

« Les signes de religiosité tels que la barbe et la prière «régulière et ostentatoire» sont perçus comme des menaces par la police antiterroriste et des indicateurs de risque potentiel grave ».

Cette plainte historique intervient au moment où l’exécutif français s’apprête à présenter sa très controversée loi sur un prétendu séparatisme à l’Assemblée nationale.

Il faut reconnaître que le texte, qui propage les pires clichés concernant les musulmans, reste l’une des mesures phares, avec lesquelles Emmanuel Macron espère clôturer son quinquennat avant d’entrer en campagne pour le prochain.

Source AA