Le gouvernement français veut procéder à la dissolution de plusieurs associations dont le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France), et l’ONG humanitaire musulmane BarakaCity, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans une interview à la presse française.
Cette annonces intervient trois jours après l’attentat qui a coûté la vie à un professeur d’histoire de 47 ans, qui avait montré des caricatures du prophète Mohamed à ses élèves.
Le gouvernement français, qui semble déterminé à frapper fort, assume, ainsi, de faire un lien entre cet acte terroriste abject, et des structures associatives qui n’ont rien à voir avec les faits.
« Je vais proposer la dissolution du CCIF et de BarakaCity, des associations ennemies de la République » a affirmé Darmanin à l’antenne de la radio Europe 1.
Il estime qu’il « faut arrêter d’être naïfs et voir la vérité en face : il n’y a aucun accommodement possible avec l’islamisme radical ».
Dissolution du CCIF et Barakacity réclamée par la fachosphère
Ces dissolutions sont réclamées depuis plusieurs jours par l’ancien Premier ministre Manuel Valls où l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui, connue pour son aversion à l’islam.
Pour autant, sur le plan juridique, rien n’a jamais été reproché au CCIF qui défend les citoyens victimes d’islamophobie, ni même à Barakacity visée par des enquêtes classées sans suites.
À noter également que le fondateur de l’ONG musulmane Ummah Charity, Billal Righi, a également été perquisitionné, lundi matin.
Selon l’un des fondateurs de la plateforme L.E.S. musulmans, Marwan Muhammad, certains « essaient d’impliquer le CCIF » dans cette affaire terroriste, simplement parce qu’ils « ont envie de l’abattre ».
Selon le ministre de l’Intérieur, des opérations de police auront lieu toute la semaine et viseront les personnes qu’il accuse d’être liées à une mouvance radicale.
Au cours d’un conseil de défense exceptionnel qui se tenait dimanche soir à l’Elysée, le président Macron a affirmé que « les islamistes ne dormiront pas tranquilles en France ».
A lire aussi : les articles sur l’Islamophobie
Dis dizaines d’opérations sans lien avec le meurtre
Selon le média indépendant « Islam&Infos » « en ce moment même des imams (une dizaine ?) ou des associations musulmanes, ONG sont perquisitionnées pour rien si ce n’est pour créer un climat de terreur ».
our rappel, une dizaine de personne sont toujours en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de vendredi.
Le père d’une élève qui a publié, début octobre sur les réseaux sociaux, une vidéo appelant à dénoncer le professeur pour avoir montré des caricatures du prophète Mohamed, a lui aussi été interpellé.
Il s’était insurgé de la démarche de l’enseignant qu’il estimait déplacée et invitait les internautes à le signaler à sa hiérarchie.
Cette vidéo qui a beaucoup circulé sur Facebook et Twitter, et qu’Anadolu a pu consulter, est désormais au centre de l’enquête.
Bien que le père de famille n’y incitait à aucune action violente, elle aurait pu être vue par l’assaillant et lui servir de point de départ dans son entreprise criminelle.
Par ailleurs, selon le journal la Croix, Darmain a anonncé des oéprations contre des dizaines de personnes sans lien avec l’acte barbare contre le professeur.
Ainsi, il avoue que les opérations de police ne se fondent pas sur des éléments concrets mais seulement » pour faire passer un message ». La France devrait se faire sérieusement épinglée par les instances internationales des Droits de l’Homme.