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Violentes perquisitions chez l’ONG Barakacity et arrestation de son fondateur Idriss Sihamedi

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Les locaux de l’ONG humanitaire  Barakacity et le domicile de son fondateur Idriss Sihamedi ont subi des violentes perquisitions, mercredi matin, selon l’organisation qui a diffusé l’information en direct sur les réseaux sociaux. 

Idriss Sihamedi a été interpellé devant ses quatre enfants et placé en garde à vue. 

« Perquisition ce matin au domicile du président de Barakacity », a annoncé l’ONG sur Facebook et Twitter, accompagnant sa publication d’images « des lits retournés, table cassée, paniers et linge retourné ».

Selon Barakacity, « la police a empêché à l’épouse du président Idriss Sihamedi de s’habiller et de couvrir d’une couette son fils de 4 ans qui dormait avec elle ».

Quand « elle a couvert quand même son enfant, un policier l’a insulté et lui a mis des menottes dans le dos. Son fils tremblait à côté d’elle ».

Les trois autres enfants du couple ont été sommés de lever les mains en l’air.

Et l’association de poursuivre: « Idriss a été frappé violemment par un policier qui lui a plaqué la tête contre le carrelage alors qu’il ne résistait pas et coopérait ».

Au terme de cette première perquisition, Idriss Sihamedi a été conduit en garde à vue et les forces de l’ordre se sont dirigées vers les locaux de Barakacity pour y poursuivre leur œuvre. 

Violence à l’égard d’Idriss Sihamedi

Un salarié de l’association a ainsi filmé les faits depuis l’extérieur et diffusé les images en direct sur Facebook. 

On entend des bruits assourdissants qui correspondent à l’enfoncement des portes, avant que l’auteur de la vidéo ne propose aux policiers restés devant le bâtiment, de leur fournir les clés pour éviter de casser des portes dont le coût unitaire s’élève à plus de mille euros. 

Refus catégorique du policier de le laisser entrer pour leur fournir le trousseau de clés. 

Au terme de l’opération, le salarié de Barakacity a pu filmer l’intérieur des locaux. En effet, on y voit des interrupteurs arrachés, des caméras de surveillance cassées, des portes arrachées, des livres et des dossiers complètement retournés. 
Même le bouton d’arrêt d’urgence des systèmes a été mis hors d’état de fonctionner. 

Aucune déclaration sur les perquisitions chez Barakacity

Pour l’heure, aucune information n’a été communiquée par les autorités quant aux raisons qui justifient ces perquisitions.

À noter, par ailleurs, que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait récemment accusé Idriss Sihamedi de faire l’apologie du terrorisme avant de supprimer son tweet. 

Si Barakacity a effectivement été visée par une enquête pour des faits de terrorisme, l’association a été complètement blanchie et l’affaire classée sans suites par le parquet de Paris en 2019, selon un document que l’agence Anadolu a pu consulter. 

C’est au moins la troisième perquisition que subissent les locaux de l’ONG, sans que rien d’incriminant ne soit retrouvé. 

Les perquisitions et fermetures administratives d’établissements et structures musulmanes se multiplient ces dernières semaines notamment en région parisienne.

Une réunion de crise, réunissant plusieurs acteurs de la communauté musulmane s’étaient justement tenue vendredi soir pendant plusieurs heures à l’invitation de Barakacity dans ses locaux, pour tenter de lutter contre la stigmatisation et l’acharnement que subissent les associations musulmanes et les mosquées.

Source Anadolu Agency