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Le paradoxe français sur le Haut Karabagh

Le Haut Karabagh occupé par l'Arménie

Alors que la France attend le discours impatiemment d’Emmanuel Macron sur le séparatisme prétendument contre l’islamisme politique et radical, le conflit entre l’Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens dans le Haut Karabagh azerbaïdjanais s’invite en France.

Et une fois n’est pas coutume, alors qu’on aurait pu imaginer une position neutre de la France, celle-ci semble une fois de plus prendre effet et cause pour des séparatistes.

Dans ce cas précis il s’agit de l’Artsakh, une République autoproclamée par les séparatistes arméniens. Or cet État fictif n’a de reconnaissance que par sa mère patrie l’Arménie, elle n’est pas reconnue par le Conseil de sécurité de l’ONU qui d’ailleurs a adopté pas moins de 4 résolutions en 1993, demandant explicitement à l’Arménie de retirer ses troupes sans condition préalable du Haut Karabagh.

haut karabagh
Des campagnes de dons en faveur des séparatistes

Communautarisme avez-vous dit ?

C’est dans cette atmosphère conflictuel que la communauté arménienne de France organise une campagne d’aide financière et médicamenteuse au profit des séparatistes arméniens du Haut Karabagh, et ce au vu et au su des autorités françaises.

soldats arméniens

Visiblement cette campagne ne fait pas réagir la classe politique qui pourtant est si prompte à réagir face aux conflits étrangers importés sur son territoire. Comment expliquer à l’opinion public se laisser faire ?

La France aurait-elle une conception à géométrie variable du séparatisme dès lors que celui-ci se manifeste hors de ses frontières ? Et à contrario une conception tout aussi variable du communautarisme sur son propre sol ?

Une fâcheuse habitude propre à la France

L’exemple de soutien à des séparatistes n’est malheureusement pas unique. En effet la France s’est toujours employée depuis François Mitterrand à soutenir un autre groupe séparatiste et terroriste qu’est le Pkk.

Bien que la France reconnaisse le Pkk comme étant une organisation terroriste, ce dernier jouit d’une relative tolérance dans l’hexagone, ainsi les rassemblements et manifestations des sympathisants du Pkk est monnaie courante dans les rues de France.

Le Pkk n’a aucun mal à prélever, de gré ou de force, son impôt révolutionnaire dit « Kampanya » auprès des citoyens présumés d’origine kurde.

Qui se ressemble s’assemble

Alors que les médias occidentaux attirent l’attention sur le transfert de « djihadistes », adjectif qui n’est pas choisi au hasard, la présence des séparatistes/terroristes du Ypg/Pkk partis de Syrie pour prendre place aux côtés de leurs semblables arméniens semble avoir échappé à ces derniers.

Ceci dit cela n’a rien d’étonnant pour les plus avertis qui connaissent l’historique du Pkk qui en réalité n’est plus ni moins la continuité de l’Asala, une autre organisation terroriste arménienne qui aura perpétré des attentats ayant ciblé les diplomates turcs à travers le monde dont la France. L’Asala s’auto dissoudra peu de temps après l’attentat d’Orly en 1983 devant les bureaux de la Turkish Airlines faisant 8 morts et 56 blessés.

Peut-on attendre une position cohérente de la France ?

Malheureusement l’histoire nous a démontré plus d’une fois que la France se complaira dans ses paradoxes et que la lutte contre le séparatisme politique ou religieux ne peut être mené uniquement contre « l’ennemi de l’intérieur » désigné qu’est le musulman.