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France: violences et crimes policiers racistes, 40 ans de déni

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Depuis quelques jours, médias et politiques feignent de découvrir un mal qui ronge pourtant la France depuis des décennies. Pourtant le phonème prend de plus en plus d’ampleurs. En effet, les révélations de l’enquête de StreetPress vendredi montrent des messages racistes publiés sur Facebook en France et attribués à des membres des forces de l’ordre.

Quiconque y a vécu, sait que les violences policières sont monnaie courante dans les quartiers populaires et qu’une systématique et injuste impunité viendra frapper les victimes comme un second coup de grâce.

Il y a 40 ans, mon oncle, Lahouari Ben Mohamed, mourrait sous les balles du pistolet mitrailleur d’un CRS, quartier de la Busserine à Marseille. Comme ça, pour rien, au terme d’un banal contrôle routier.

Je ne vais pas revenir sur le parcours du combattant qui a été celui de mes grands-parents pour réussir à obtenir que le tueur soit jugé devant une Cour d’Assises.

Il y ont laissé leur santé et leurs espoirs. 

Sept ans plus tard, le verdict rendu est venu les achever, comme un dernier crachat au visage, un dernier coup derrière la nuque. 10 mois de prison dont 6 avec sursis.

L’histoire de cet oncle que je n’ai jamais connu, est celle de trop nombreux jeunes issus de l’immigration. De Lahouari Ben Mohamed à Adama Traoré en passant par Wissam El Yamni où Abdelhakim Ajimi, ils sont des centaines à avoir perdu la vie après avoir croisé des forces de l’ordre supposées nous protéger.

Avec la mort de George Floyd aux États-Unis, certains simulent la découverte de ce qu’ils ont toujours refusé de montrer lorsque les faits se déroulent en France.

Les racistes en France : un mythe?

Les occasions de sortir du déni ont été nombreuses, et jamais, ni médias ni politiques, ne les ont saisies, pour dénoncer et éradiquer le fléau des violences policières.

Il faut être clairs: chacun de ceux qui sont restés silencieux depuis des décennies, ont contribué à perpétuer ces pratiques et à les invisibiliser. Ils sont une partie du problème.

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Les jeunes de cités, noirs ou maghrébins ne sont-ils pas suffisamment français pour avoir le droit de survivre à un contrôle de police?

Ne sont-ils pas assez français pour que le pays se lève d’une seule et même voix pour réclamer que justice leur soit rendue?

Aussi, ne sont-ils pas assez français pour que les forces de l’ordre les laissent passer leur chemin sans les contrôler?

Enfin, ne sont-ils pas assez français pour avoir droit à l’indifférence? 

Si on dénonce quotidiennement les violences policières et l’impunité dont jouissent leurs auteurs, ce n’est pas par esprit de vengeance mais bien pour que cesse ce deux poids deux mesures qui gangrène l’appareil judiciaire.

Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de soutenir les familles de victimes, les accompagner et les appuyer dans leur quête de vérité, de justice et d’égalité.

Il ne faut pas oublier qu’un policier musulman accusé de « radicalisation » pour avoir critiqué le fonctionnement de la police, et ses violences envers les manifestants. Cette dénonciation lui a valu une exclusion définitive par un arrêté de ministre de l’intérieur qui prétend « lutter contre le racisme « .

De ce fait, on peut on déduire que le gouvernement en France cherche à tout prix à protéger les policiers racistes et réduit en silence ceux qui veulent alerter sur un déni de 40 ans.

Rédaction avec Agence Anadolu