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Polémique autour de la prière de l’Aïd à Cergy-Pontoise

prière de l'Aïd

Cette année, les musulmans de France n’ont pas pu accomplir la prière de l’Aïd marquant la fin du ramadan dans les mosquées. En effet, la pandémie du coronavirus a rendu impossible le respect des gestes barrières imposées par le gouvernement.

En effet, par ordonnance en date du 18 mai 2020, le juge des référés du Conseil d’État à ordonné au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».

Un jour avant la fête, le ministre de l’intérieur a émis ordonnance avec les recommandations pour les prières collectives. Le décret concernait notamment la mise en place obligatoire de mesures de distanciation, de gestes barrières et la mise à disposition de produits d’hygiène pour les fidèles.

Les associations cultuelles n’ont pas pu organiser la prière de l’Aïd

Au regard de la gravité de la crise sanitaire actuelle et l’impératif de respect de la santé de ses membres, les associations cultuelles ont décidé, à une très importante majorité, d’inviter les fidèles à faire la prière de l’Aïd chez eux.

Ces associations ont souligné les difficultés pratiques de mise en place des mesures édictées par le ministère pour le respect de la santé des fidèles, incluant notamment des règles de distanciation sociale difficiles à faire appliquer et occasionnant des coûts importants.

Il faut également préciser que les associations ont préféré ne pas prendre de risque pour les fidèles au regard de la tardiveté de l’annonce du ministère concernant les mesures à prendre, et la nécessité de mettre en place en urgence des règles très strictes.

Ainsi, le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Milli Gorus, le CCMTF (Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France) qui dépend du DITIB et les autres mosquées ont émis des préconisations claires et strictes aux lieux de culte musulmans, invitant chacun à ne pas organiser de prière collective pour l’Aïd.

Ces recommandations avaient également été prises après consultation de spécialistes de la lutte contre le Covid 19, en matière sanitaire.

Ce dimanche 24 mai 2020, l’extrême majorité des associations culturelles musulmanes a donc fait preuve de responsabilité en appelant les fidèles à rester chez eux pendant l’Aid.

Quelques rares exceptions sont néanmoins à noter.

L’association de Cergy-Pontoise organise quand même la prière

L’Association DITIB de Cergy-Pontoise a organisé une prière de l’Aïd, en réunissant près de 200 personnes.

fête de l'Aïd

Cette prière a eu lieu alors même que le DITIB dont est membre cette association, avait appelé les fidèles à rester chez eux. Néanmoins, la direction a pu rassembler les fidèles à l’extérieur de la mosquée tout en respectant les règles distanciations sociales.

La direction du DITIB n’ont pas communiqué, pour le moment, concernant ce non-respect des mesures sanitaires par l’association DITIB de Cergy-Pontoise.

Les mosquées veulent attendre début juin pour faire savoir les décisions concernant la reprise progressive des prières.

Par ailleurs, des fidèles à Levallois-Perret en région parisienne ont pu fait faire la prière de l’Aïd dans un complexe sportif de la ville. Ainsi, les musulmans ont pu respecter toutes les préconisations sanitaires obligatoires dictées par le ministre de l’intérieur.

A noter que l’Allemagne avait pris les devants en autorisant les prières collectives quelques semaines plutôt. Cela a permis aux musulmans d’Allemagne de préparer en amont la prière de l’Aïd. Ainsi, un magasin IKEA a mis à disposition des musulmans son parking afin que les fidèles puissent accomplir la prière dans des conditions saines.