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Ni Putes Ni Soumises à la rue

islamophobie

Créée par une certaine Fadela Amara, en 2003, l’Association Ni Putes Ni Soumises a été expulsée de ses locaux de Montreuil en Seine-Saint-Denis. Le mouvement avait pour slogan du mouvement « Laïcité, Egalité, Mixité ». Dans les faits, les femmes voilées étaient dans leurs crédos. Pour cette association, ces femmes étaient contraintes de porter le voile et donc il fallait les libérer.

Très connue dans les années 2003, l’association a connu un tournant en 2007, avec l’entrée de sa fondatrice dans le gouvernement de Fillon. Ainsi, elle devient secrétaire d’Etat de la politique de la ville en 2007. La même année, elle propose de faire des tests ADN aux demandeurs d’asiles avec enfants.

Cette proposition a été rapidement abandonnée.  Sans succès, elle quitte le gouvernement en 2010 et est nommée Chevalier de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy.

Or, une partie du mouvement vit cette entrée en politique comme une trahison. D’autre part, la position trop tranchée sur le voile suscite indignation.

Par la suite, l’association n’a plus aucune visibilité médiatique. Les donateurs se font rares et le gouvernement n’accordent plus de subventions.

Expulsée pour des loyers impayés

De ce fait, elle a dû quitter au 1er janvier 2020, ses locaux de Montreuil en Seine-Saint-Denis, faute de moyens suffisants pour payer le loyer. Selon les médias français, l’association doit 11 000 euros de loyers impayés.

De toute évidence, l’association ne fait plus l’unanimité. D’ailleurs, sa présidente Stéphanie Rameau a confirmé l’info sur RTL.

Pour éviter d’avoir des dettes de loyers, nous devons fermer la plateforme physique de Ni putes ni soumises, celle qui accueillait des femmes tous les jours. Tous les jours, des femmes pouvaient venir se reposer, avoir accès à Internet, on pouvait leur donner à manger et elles étaient accompagnées dans leurs démarches administratives.

Stéphanie Rameau – Présidente Ni Putes Ni Soumises

Il y a 4 ans déjà, criblé de dettes, Ni putes ni soumises était déjà expulsée de ses locaux. Elle avait alors décidé de s’installer en banlieue.

Le gouvernement reste ferme

Interrogée par le JDD, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa refuse d’aider l’association.

Le rôle de l’État n’est pas de maintenir des associations sous perfusion d’argent juste sur leur réputation quand les militantes ou les projets ne sont, hélas, pas au rendez-vous.

Marlène Schiappa – secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes

Pourtant, la présidente affirme qu’elle a déposé des demandes de subventions restées sans réponses.

De même, l’association va être déclarée en cessation de paiements dans l’espoir d’éviter la liquidation.

Enfin, les campagnes de l’association n’ont permis de réunir que 300 euros. Apparemment, Ni Putes Ni Soumises ne sert plus à grand-chose. Des nouvelles têtes plus médiatiques les ayant déjà remplacées, elles peuvent retourner dans une vie normale. 

Fatih Karakaya