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Des franco-turcs se mobilisent en faveur des sans-abris

Les turcs aident les sans-abris

Avec l’arrivée des grands froids, des jeunes franco-turcs se mobilisent en faveur des sans-abris afin d’apporter un peu de réconfort qu’ils ont depuis longtemps perdu dans les rues.

En effet, Mikayil Onsoy et Melih Sahin, deux brillants jeunes et optimistes de naissances ne se contentent pas se plaindre. Ils préfèrent agir, bouger et changer les choses.

Pour cela, Sahin, jeune étudiant en sciences politiques et actif dans plusieurs associations dans la région lyonnaise comme le COJEP, Onsoy jeune entrepreneur, ont su mobiliser tous ses amis de la jeunesse de la mosquée pour un projet qui fait chaud au cœur.

Ainsi, les deux amis ont profité de l’arrivée des grands froids pour habiller les sans-abris notamment autour de la Gare de Lyon Parrache et de Lyon Part-Dieu.

En effet, c’est dans cette zone que les sans-abris ou les SDF, comme on les surnomme, trouvent refuge pendant la période hivernale.

C’est justement pour que ses sans-abris ne meurent pas de froid que les jeunes turcs ont distribué le 30 novembre dernier, des gants, chaussettes, couvertures et bonnets aux plus démunis.

sdf avec les jeunes turcs

Contacté par Medyaturk, Melih Sahin explique qu’il tenait particulièrement à réaliser ce projet depuis un certain temps.

aider les sans abris

Mais le manque de temps et de moyens a poussé le jeune étudiant à patienter encore un peu. Après avoir obtenu sa licence, il décide de se mettre en année sabbatique afin de se concentrer sur des projets sociaux cette année.

Grâce à l’aide de la mosquée Milli Gorus d’Ambrieu et des 75 jeunes adhérents, son rêve s’est enfin réalisé.

Combattre les préjugés sur l’Islam

« Je ne veux pas que les gens pensent qu’on fait cela pour se mettre en avant », prévient-il d’entrée de jeu.

combattre les préjugés sur l'islam

En réalité, ces jeunes défendent un Islam ouvert et apaisé. Mais ils sont aussi conscients que leur religion incite ceux qui ont les moyens financiers de subvenir aux besoins des plus nécessiteux.

les trucs aident les sans abris

En faisant de telles actions, ils apprennent à partager même le très peu de richesse qu’ils ont.

Par contre leur plus grand regret, c’est que les politiques appuyés par les médias français montrent toujours une image négative des musulmans.

Il y a aussi ces derniers temps, au-delà d’une simple image, les musulmans et les Turcs sont systématiquement désignés comme des terroristes.

En opposition à ces accusations infondées, ces jeunes veulent donc montrer le vrai visage de l’islam solidaire.

« Peu importe sa religion, l’Islam veut qu’on aide ceux qui sont en difficultés »

Les jeunes turcs de la mosquée d’Ambrieu

Le ras-le-bol prend aussi dessus quand ils voient des centaines d’articles uniquement à charge contre la Turquie. « Ce n’est pas juste » se révoltent-ils. Ils croient en conséquence sincèrement à une islamophobie agrémentée d’une turcophobie.

D’ailleurs, dans un contexte de contestation générale, la plupart de ces jeunes sont conscients que ce n’est pas seulement les sans-abris qui sont dans le besoin. Ils espèrent pouvoir mener plus d’actions de ce genre aussi bien dans la région lyonnaise que dans toute la France.

« Si seulement, on pouvait être plus solidaire, le monde changera de visage ». Tel est leur slogan aujourd’hui. 

De plus en plus de décès chez les sans-abris

Selon un bilan officiel, 612 SDF sont décédés dans les rues en 2018 soit une augmentation de 15% par rapport à2017. De même, l’âge moyen de ces sans-abris était de moins de 50 ans.

les sdf en difficultés

Le collectif Les Morts de la Rue qui les a recensés n’explique pas cette hausse. D’autant plus que ces chiffres ne sont pas non plus exhaustifs. Ils seraient même très en deçà de la réalité.

Par ailleurs, ces SDF sont morts en moyenne à 48,7 ans contre 82,18 ans en population générale. De plus, 27% meurent à cause des accidents, des agressions ou des suicides, et 36% de maladies.

Enfin, 4 sur 10 sont de nationalité française et 3 sur 10 souffrent d’au moins une addiction. Plus grave encore parmi ces 612 victimes, il y avait au moins 13 mineurs.

A l’heure actuelle, aucun bilan n’est encore établi pour 2019.

Fatih KARAKAYA