MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Encore un nouveau radar pour faire payer les automobilistes!

Le premier radar qui flash les voitures qui ne cèdent pas le passage aux piétons officiellement mis en service la semaine dernière dans la ville de la Grande-Motte, dans l’Hérault (Sud de la France), ne fait pas l’unanimité au sein de la population, selon des propos recueillis par l’Agence Anadolu.

En France, les véhicules ont obligation de s’arrêter devant un passage piéton, lorsqu’un individu s’engage pour le traverser. Or, certains conducteurs se passent de cette obligation causant parfois des graves accidents. C’est pourquoi ce nouveau dispositif, à mi-chemin entre le radar et la vidéo surveillance, a été mis en place.

Contrairement aux radars existants, le nouveau radar ne mesure pas la vitesse, mais le comportement des conducteurs, afin de faire baisser les accidents qui touchent les piétons.

Elaboré par une entreprise lyonnaise, le radar est composé de 5 caméras internes qui filment plusieurs angles et se déclenchent automatiquement lorsque la voiture ne s’arrête pas. Il est rentré officiellement en service mercredi 9 aout, après 8 mois de tests.

Pour l’instant, les infractions relevées ne seront qu’à titre préventif afin de sensibiliser les conducteurs, apprend-on auprès de la mairie. Après 3 mois de préventions, la contravention s’élèvera toutefois à 135 euros et un retrait de 4 points sur le permis de conduire qui en compte 6 les 3 premières années du permis puis 12 au-delà.

A peine installés, ces radars font déjà polémique parmi les citoyens.

Si, certains estiment que c’est une « bonne mesure », d’autres y voient déjà « des objectifs cachés  » sous couverture de lutte contre les violences routières.

Pour Mehmet A. un citoyen de la ville interrogé par Anadolu, cette mesure est bonne car, dit-il, ‘ les automobilistes n’ont plus aucun respect pour les piétons‘.

Si cette mesure peut forcer au respect, « je ne peux que me réjouir« , ajoute-t-il.

Pour Mustafa K. « Il ne faut pas que les piétons tiennent tête aux voitures », dit-il sur un ton d’humour.

Toutefois, pour d’autres citoyens on craint que cette mesure ne desserve les conducteurs.  » Que va-t-il se passer lorsque le piéton va laisser passer le véhicule de son plein gré ? On aura des amendes ?« , s’interroge Yavuz.

En effet, Yavuz raconte avoir déjà eu « l’amère » expérience d’être verbalisé pour refus de priorité aux piétons « alors que le piéton s’était arrêté pour lui permettre d’avancer, l’agent de police, n’avait rien voulu savoir ».

Pour d’autres,« la France devrait plutôt s’occuper des fléaux tels que l’alcool et le cannabis à l’origine de la plupart des accidents » insiste Angelo C.

Ayse M., estime pour sa part que « comme pour les radars classiques, les nouveaux radars vont être posés aux endroits les plus lucratifs et non les plus dangereux ».

« Il ne s’agit que d’une histoire d’argent », lance-t-elle.

Les radars, une manne importante pour l’état

D’après les chiffres révélés par le ministère de l’intérieur, les radars de vitesses aux bords des routes ont flashé 26 millions de fois en 2016. Parmi ces radars 6 ont même dépassé les 100 milles verbalisations notamment celui installé sur l’autoroute A9 entre Nimes et Béziers qui comptabilisent à lui seul plus de 159 000 flashs.

Outre les radars classiques, le gouvernement veut lutter contre la mortalité sur les routes en adoptant des mesures répressives.

Ainsi, des radars mobiles qui ont la capacité de détecter les excès de vitesses dans les deux sens ont été installés à l’intérieur de véhicules en mouvement. Cela avait pour conséquence de ratisser non seulement les deux sens mais aussi d’empêcher que les autres conducteurs soient au courant via des applications mobiles.

Malgré ces mesures, le nombre de morts ne cessent d’augmenter en France depuis trois ans.

En juin, 329 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine, contre 285 en juin 2016, soit 44 personnes tuées en plus, a d’ailleurs annoncé l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.

Fatih Karakaya

Source : AA