Le ministre français de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, a déclaré dimanche être contre le port du voile par des mamans accompagnatrices en sorties scolaires, au cours d’un entretien télévisé, diffusé dimanche dans les médias français.
La polémique avait déjà focalisé l’attention des médias et de la classe politique.
Janvier 2014, à l’école Jules Ferry à Nice, Souad, mère de famille, voilée, se porte volontaire pour accompagner la classe de son fils en sortie scolaire. La directrice de l’établissement, lui signifiera, toutefois, par écrit que « (nous) n’avons plus le droit d’être accompagnés par des mamans voilées ».
La jeune femme, accompagnée par Me Sefen Guezguez, avocat du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) porte l’affaire devant le tribunal administratif.
18 mois plus tard, en juin 2015, le Tribunal Administratif (TA) de Nice, condamne l’Etat à verser 1000 euros de dédommagements à la mère de famille et estime que « Les parents d’élèves autorisés à accompagner une sortie scolaire à laquelle participe leur enfant doivent être regardés, comme les élèves, comme des usagers du service public de l’éducation ».
Le principe de neutralité ne s’appliquant pas aux usagers, mais uniquement à l’Etat, le TA, a considéré qu’il y avait une erreur manifeste de droit. Le CCIF avait salué une « décision historique » qui devrait « faire jurisprudence » dans toute la France.
La situation aurait dû être tranchée une bonne fois pour toutes, mais l’intervention du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, s’exprimant dimanche à l’antenne de LCI, vient semer le trouble.
Il a expliqué que son « approche personnelle, c’est que toute personne qui accompagne les élèves est en situation d’être ce qu’on appelle un collaborateur bénévole du service public (…) qui doit se conformer à un certain nombre de devoirs » avant d’ajouter, spécifiquement au sujet des mamans voilées, qu’elles ne doivent « normalement » pas participer aux sorties scolaires.
Pour rappel, le président français Emmanuel Macron ne s’est pas prononcé sur ces sujets depuis son élection, mais avait déclaré durant la campagne présidentielle : « Je ne crois pas pour ma part qu’il faille inventer de nouveaux textes, de nouvelles lois, de nouvelles normes, pour aller chasser le voile à l’université, pour aller traquer ceux qui lors des sorties scolaires peuvent avoir des signes religieux ».
Source AA