Après la Présidentielle française du 27 avril-7 mai 2017 qui a consacré une large victoire d’Emmanuel Macron, les Français ont dit leur mot pour ce qui est du premier tour des Législatives de dimanche, laissant plus d’un perplexes.
En effet, ayant une grande majorité, Emmanuel Macron, n’aura pas besoin de trouver un consensus au sein du Parlement pour faire passer toutes les lois qu’il veut.
Certains craignent désormais que la France se dirige vers un régime hyper-présidentiel où tout est contrôlé par un seul Président! L’Assemblée Nationale deviendra alors uniquement symbolique.
Même si cette nette victoire est entachée par le taux record d’abstention, un parti crée seulement en moins de 1 an a réussi à prendre une place importante dans la vie politique. Il est aussi clair que les médias y ont contribué énormément même si aujourd’hui, ils critiquent l’attitude de leur chouchou envers la presse.
Quand on regarde de près les résultats, on voit que la REM sera largement au dessus des 289 sièges nécessaires pour obtenir la majorité.
La République en Marche (REM) de Macron et son allié le Mouvement démocrate (MODEM) ont, en effet, obtenu 32.32%, selon les résultats officiels. Avec ce score, la REM espère obtenir entre 415 et 455 sièges sur un total de 577 sièges. Ce score lui assurera une large majorité.
Les Républicains (LR) qui espéraient pouvoir empêcher le président de la République d’avoir une majorité au sein du parlement, ont vu leur espoir voler en éclats, après n’avoir obtenu que 21.56 %. Ce résultat permettrait au parti de la droite d’obtenir uniquement entre 70 et 110 sièges.
Le grand perdant de ces échéances n’est autre que le Parti Socialiste (PS). Alors qu’il était le plus grand parti de France il y a cinq ans, il ne peut-être désormais crédité que de 20 à 30 sièges, avec un score de 13.81% des suffrages exprimés, lors du premier tour des Législatives. On voit clairement que le double jeu du PS envers une partie de sa population n’a pas duré très longtemps. Le PS avait cédé à la pression de la droite et de l’extrême droite.
Le Front National (FN) n’a pas non plus pu percer malgré la présence au second tour de Marine Le Pen. Certains analystes estiment même que l’abstentionnisme a été plus élevé chez les électeurs frontistes, du fait d’un sentiment de « déjà plié ». Malgré son score proche de 2012, le FN espère récupérer entre 3 et 10 sièges contre 2 auparavant avec ses 13.2%.
Le candidat de la France Insoumise (FI), Jean-Luc Mélenchon, s’attendait, lui aussi, à profiter de son bon score à la Présidentielle (19,2%). Mais son parti n’a obtenu que 11.02% aux Législatives de dimanche.
Le parti communiste français (PCF), allié de la FI n’a pas dépassé les 2.72%. Ainsi les deux alliés, à savoir le PCF et la FI, espèrent au mieux remporter entre 8 et 18 sièges.
En 2012, les citoyens avaient voté pour quelqu’un « qui voulait lutter contre la finance ». 5 ans plus tard, ils ont voté pour la « finance elle-même ».
Le second tour des Législatives aura lieu le 18 juin prochain.
Fatih KARAKAYA