MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

France : les 5 candidats se sont affrontés sur des sujets polémiques

C’est sur TF1 que s’est déroulée, lundi soir, la rencontre, tant attendue par les sphères politiques et médiatiques, en vue des prochaines présidentielles.

Les cinq ténors retenus Emmanuel Macron, François Fillon, Marine Le Pen, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont confronté leurs idées et leurs visions politiques dans l’espoir de succéder à François Hollande.

Un débat divisé en trois questions d’ordre général, qui a permis aux candidats d’échanger à chaque fois pendant près de trois quarts d’heure. « Quel modèle de société pour la France ? » (écologie, éducation, sécurité, éducation) ; « Quel modèle économique ? » (impôts, chômage, temps de travail) ; « Quelle place pour la France dans le monde ? » (Europe, terrorisme, Russie/Etats-Unis…).

Education, immigration et radicalisation

C’est le thème de l’éducation qui sera le premier abordé dans ce « Grand débat ». Chacun des candidats fait part de ses propositions, qui pour la plupart se rejoignent surtout en termes d’abaissement des effectifs dans les classes et le renforcement des savoirs fondamentaux. Le premier clash intervient alors entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en désaccord avec la frontiste qui souhaite supprimer l’apprentissage des langues d’origine (ELCO).

La sécurité, l’immigration et la laïcité ouvrent le débat sur les problèmes de radicalisation, de totalitarisme et de communautarisme. Emmanuel Macron appelle à une politique d’immigration réaliste afin que la France soit à la hauteur de ses principes, François Fillon fait part de son profond désaccord signifiant que les réfugiés n’en étaient pas au sens réel mais que le pays était en présence de personnes qui fuient la pauvreté.

Marine Le Pen indiquera, de son côté, être contre toutes formes d’« immigration légale et illégale », et demande l’instauration d’une politique dissuasive en supprimant les subventions, l’accès au logement ou encore l’aide médicale.

La 6ème République ?

Cette élection sonnera-t-elle le glas de la 5ème république ? Jean-Luc Mélenchon propose une refondation de la constitution, Benoit Hamon aussi en appelle à une 6ème République afin de faire « respirer la démocratie ». Une réforme des constitutions qui ne s’inscrit pas dans la liste des priorités pour François Fillon qui préfère le maintien de la 5ème République.

Nouveau clash de ce débat présidentiel, Benoit Hamon interpelle Emmanuel Macron et lui demande de clarifier ses positions et de s’engager sur le fait que le financement de sa campagne, issu de dons, n’émane pas de cadres du secteur pharmaceutique, le candidat du mouvement « En marche ! » s’est défendu alors d’être sous l’influence des lobbies et des entreprises qui le soutiennent dans la course à l’Elysée, il prendra l’engagement de n’être soumis à personne.

Le thème suivant traitera justement de la moralisation de la vie publique. Chapitre important de cette présidentielle qui se distingue depuis plusieurs semaines du fait des accusations portées contre François Fillon, soupçonné d’avoir accordé des emplois fictifs à sa famille, et qui est inculpé depuis mardi dernier pour « détournements de fonds publics », ou encore le refus de Marine Le Pen à répondre à la convocation des juges en vue d’une possible mise en examen dans l’enquête sur ses assistants parlementaires au Parlement européen.

Des démêlés judiciaires qui n’ont été mis en avant par aucun des candidats ni même par les deux journalistes menant les débats.

Environnement, pouvoir d’achat, retraite… le modèle social français

Le chapitre sur l’écologie divise les candidats, certains comme Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon appellent à sortir du nucléaire et investir dans le développement des énergies renouvelables. François Fillon à l’inverse fait valoir que le nucléaire reste une force pour la France. Quant à Emmanuel Macron il tranchera en proposant un 50/50 : rédution de la dépendance nucléaire et développement de l’énergie renouvelable.

Marine Le Pen sur les sujets économiques et sociaux fait valoir le patriotisme économique en expliquant que l’Etat doit avantager prioritairement les entreprises françaises et éviter les délocalisations.

La suppression des 35 heures est proposée par François Fillon quant à l’inverse Benoit Hamon, lui, indique l’abaissement du temps de travail et la mise en place d’un revenu universel d’existence.

La France dans le monde

Pour le candidat Jean-Luc Mélenchon « l’Europe de la défense c’est la guerre (…) la France ne doit pas être alignée derrière les empires » et rappelle les manquements en termes de négociations des frontières dans les pays où l’Europe est intervenue. Benoît Hamon en profite pour attaquer le candidat en lui demandant des précisions sur les négociations frontalières, une manière de déstabiliser ce dernier en mettant en avant ses attachements supposés et ambigus à la Russie qui a, pour rappel, annexé la Crimée.

François Fillon s’est de son côté à plusieurs reprises attaqué à Marine Le Pen lui rappelant « l’irréalisme » de ses propositions concernant sa politique de défense, comme il l’avait fait plus tôt dans le débat lorsque la frontiste énumérait ses engagements en matière d’économie.

De son côté, Emmanuel Macron entre dans une allocution énumérant l’engagement européen, le respect des règles, la cohérence des projets, la défense de l’indépendance sur le plan économique, l’investissement dans la défense sur feuille de route diplomatique… un discours critiqué et moqué par Marine le Pen : « ça fait 7 minutes que je vous écoute et je n’ai RIEN compris »

La lutte contre le terrorisme

Le débat s’est clôturé sur le thème du terrorisme et comment éviter les attentats. Sujet-phare de la droite et de l’extrême droite François Fillon et Marine Le Pen se sont épanchés longuement égrainant leurs propositions en matière de lutte anti-terrorisme. Ainsi la frontiste propose de retrouver la maîtrise des frontières, l’expulsion des personnes fichées « S », la fermeture des mosquées salafistes, la dissolution de l’UOIF…

Quant au représentant des Républicains il demande la déchéance de nationalité pour ceux qui partent combattre en Syrie. Des propositions pour le moins radicales et de surcroît difficilement applicables.

Pour revoir le débat en intégralité :

Source : AA

FKA