La loi contre un prétendu séparatisme, rebaptisée loi « confortant les principes de la République », va imposer aux associations sollicitant des financements publics, la signature d’une charte laïque.
Le texte de loi arrivera ce lundi à l’Assemblée Nationale et sera débattu par les députés tout au long de la semaine.
Plus de 2 mille amendements ont d’ores et déjà été déposés, et devront être examinés.
Le dispositif qui doit viser les associations, et que l’Agence Anadolu a pu consulter, imposera de « respecter la liberté de conscience des membres » et « s’abstenir de prosélytisme abusif ».
Les structures souhaitant bénéficier d’un financement public devront respecter une « égalité femmes-hommes au sein de l’association » œuvrer à la « prévention de toute forme de violence à caractère sexuel ou sexiste ».
« Toute différence de traitement injustifiée », caution ou provocation « à la haine ou à la violence » seront, par ailleurs, prohibées.
Les associations devront s’astreindre à « rejeter toute forme de racisme ou d’antisémitisme », à « ne pas entreprendre, ni soutenir ou cautionner aucune action de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine », et à « ne pas exploiter la vulnérabilité psychologique ou physique ».
Enfin, la charte imposera aux associatifs de « ne pas recourir aux actions violentes » et de « ne pas causer de trouble à l’ordre public ».
Cette dernière notion, très floue, a notamment déjà été utilisée pour dissoudre des associations de défense des musulmans.
Etre contre le gouvernement c’est être islamiste
Dans les colonnes du JDD (Journal du Dimanche) la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa, utilise une formule très contestable pour faire taire les critiques sur le contenu du texte, jugée stigmatisant envers les musulmans par nombre d’observateurs.
« Dire aux musulmans qu’ils sont stigmatisés, c’est faire le jeu des islamistes radicaux » assure, sans aucune réserve, Marlène Schiappa.
La ministre va même jusqu’à menacer à demi-mot, les associations récalcitrantes.
Le projet de loi, largement décrié par les musulmans, pourrait provoquer de nouvelles tensions politiques, et aboutir à des manifestations, et à des protestations.