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L’Autriche ferme 7 mosquées

La principale fédération autrichienne de résidents musulmans (IGGiOe) a exprimé son « indignation » dimanche après que Vienne a annoncé la fermeture de sept mosquées et le fait qu’elle expulserait les imams financés par la Turquie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui fera face à des élections dans deux semaines, a fortement critiqué samedi le mouvement comme anti-islamique et a promis une réponse.

Le président de la fédération musulmane autrichienne, Ibrahim Olgun a déclaré ;

« Vienne veut discréditer la communauté religieuse ».

Olgun a déclaré que la politique n’était pas « appropriée pour contrôler l’islam politique » et « conduirait finalement à un affaiblissement des structures au sein de la communauté musulmane en Autriche ».

Le gouvernement autrichien n’a fourni aucune « justification objective » des fermetures, dont quatre s’appliquent aux mosquées de Vienne, a-t-il ajouté.

Olgun a également critiqué le gouvernement pour n’avoir pas informé la fédération des mesures à l’avance et l’avoir annoncé le dernier vendredi du mois de jeûne musulman du Ramadan.

Le président de l’IGGiOe qui prévoit de procéder à un audit des mosquées a déclaré ;

« Les solutions devraient être élaborées ensemble autour d’une table plutôt qu’unilatéralement sur le dos de la minorité musulmane ».

Vienne a annoncé le 8 juin qu’elle fermerait les sept mosquées, déclarant avoir enfreint les directives de 2015 exigeant « une attitude positive envers l’État et la société ». Plusieurs imams ont été accusés de prêcher l’islam radical.

Vienne a ainsi remis en question son avenir, bien qu’il figure sur la liste approuvée de l’Union islamique turque d’Autriche (Atib), l’association religieuse turque la plus puissante du pays, liée à la direction des affaires religieuses de la Turquie, Diyanet.

Pas moins de 60 imams approuvés par l’Atib et leurs familles pourraient être expulsés car pour Vienne ces mosquées sont financées par  Ankara, et contrevenaient ainsi à l’interdiction des financements étrangers des organisations religieuses.

Le ministre autrichien de l’Intérieur, Herbert Kickl, a déclaré plus tôt que les autorités examinaient les permis de résidence d’environ 40 imams employés par Atib ainsi que les membres de leur famille pour des raisons financement étranger. Il a ajouté que les permis de deux autres avaient déjà été révoqués et que l’Autriche avait décidé de ne pas accorder de visas initiaux à cinq autres.

Atib nie qu’il y ait des imams radicaux travaillant dans les mosquées concernées, bien que l’association ait reconnu des finances turques, ce qu’elle a justifié en disant que c’était un fait connu et nécessaire pour assurer une formation adéquate.

Erdogan a réagi furieusement samedi, en disant que ;

 « Ces mesures prises par le Premier ministre autrichien sont, je le crains, une décision menant le monde vers une guerre entre la croix et le croissant ».

Certains partis d’opposition autrichiens ont largement soutenu cette initiative, les sociaux-démocrates de centre gauche l’appelant «la première chose sensés que ce gouvernement a faite».

Environ 360 000 personnes d’origine turque vivent en Autriche, dont 117 000 ressortissants turcs.

 

Ramazan Calli