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L’écrivain turc Sabahattin Ali

poetes turcs

Aujourd’hui, j’aimerai vous présenter l’écrivain turc Sabahattin Ali. Ce nom ne vous dit rien ? Et si je commençais par « Döndüm daldan düşen kuru yaprağa, Seher yeli dağıt beni kır beni leylim ley Plusieurs notes de musique » Mais oui, ça vous revient !

Principalement connu pour son livre « Kürk Mantolu Madonna » (1943) ,Sabahattin Ali, est né le 25 février 1907 à Eğridere, dans l’Empire ottoman (aujourd’hui Ardino en Bulgarie) et est mort le 2 avril 1948 à Kırklareli.

Sabahattin Ali est l’un des premiers noms qui viennent à l’esprit lorsque l’on évoque les poètes les plus célèbres. Il a été nommé enseignant à l’école primaire Yozgat Cumhuriyet en 1927, suite à son amour de la lecture dès son plus jeune âge. Les paroles et les poèmes de Sabahattin Ali sont encore fréquemment rencontrés aujourd’hui. Des chanteurs comme Ahmet Kaya, Sezen Aksu, Ibrahim Tatlises et Edip Akbayram ont fredonné ses poèmes à travers leurs chansons (Aldırma gönül aldırma, geçmiyor günler, leylim ley…).

Sabahattin Ali prend vie avec ses poèmes et ses mots. Mais il est aussi connu pour avoir lu un poème, dans l’une des réunions d’amis auxquelles il a assisté lorsqu’il était professeur d’allemand à Konya après son retour d’Allemagne. Le poème a été écrit dans un style rappelant la satire de Bektashi.

Poursuites judiciaires

Sabahattin Ali est signalé aux autorités compétentes pour avoir insulté Atatürk, İsmet Inönü et Kel Ali (Ali Çetinkaya) dans le poème. On prétend que l’un de ceux qui ont fait cet avis a été fait par le turco-kémaliste Cemal Kutay, la figure de proue des Bedirhanis, l’un des mirs de Cizîra-Botan. La dénonciation précitée passe à l’instruction, de l’instruction à la détention le 22 décembre 1932, à une peine de 14 mois avec la phase judiciaire de détention, et à la radiation de son inscription à la fonction publique.

Il voulait quitter la Turquie à un moment où les poursuites étaient contre lui et alors qu’il tentait de franchir la frontière bulgare, il a été tué pour des motifs nationalistes par Ali Ertekin, qui l’a guidé dans sa tentative d’évasion.

(Je vous conseille de lire sa biographie Ô combien intrigante !)

Si vous souhaitez lire ses écrits, voici ses romans :

  • Kuyucaklı Yusuf (1937) (traduit en français en 1977 sous le titre Youssouf le taciturne)
  • İçimizdeki Şeytan (1940)
  • Kürk Mantolu Madonna (1943) (traduit en anglais en 2016 sous le titre Madonna in a Fur Coat, « Madone en manteau de fourrure » en français)

J’ai choisi ce poème, pour vous : Çocuklar gibi/Comme des enfants.

“Bende hiç tükenmez bir hayat vardı

Kırlara yayılan ilkbahar gibi

Kalbim hiç durmadan hızla çarpardı

Göğsümün içinde ateş var gibi

Bazı nur içinde, bazı sisteyim

Bazı beni seven bir göğüsteyim

Kah el üstündeydim, kah hapisteydim

Her yere sokulan bir rüzgar gibi

Aşkım iki günlük iptilalardı

Hayatım tükenmez maceralardı

İçimde binlerce istekler vardı

Bir şair, yahut bir hükümdar gibi

Hissedince sana vurulduğumu

Anladım ne kadar yorulduğumu

Sakinleştiğimi, durulduğumu

Denize dökülen bir pınar gibi

Şimdi şiir bence senin yüzündür

Şimdi benim tahtım senin dizindir

Sevgilim, saadet ikimizindir

Göklerden gelen bir yadigar gibi

Sözün şiirlerin mükemmelidir

Senden başkasını seven delidir

Yüzün çiçeklerin en güzelidir

Gözlerin bilinmez bir diyar gibi

Başını göğsüme sakla sevgilim

Güzel saçlarında dolaşsın elim

Bir gün ağlayalım, bir gün gülelim

Sevişen yaramaz çocuklar gibi”

Comme des enfants

J’ai eu une vie sans fin

Comme le printemps qui s’étend à travers la campagne

Mon cœur battait vite sans s’arrêter

Comme s’il y avait du feu dans ma poitrine

Tantôt dans la lumière, tantôt dans le brouillard, tantôt sur la poitrine qui m’aime.

Parfois j’étais à portée de main, parfois j’étais en prison

Comme le vent qui se glisse partout

Mon amour était une obsession de deux jours

Ma vie était une aventure sans fin

J’avais mille souhaits en moi

Comme un poète ou un souverain, en ressentant ce coup de foudre,

J’ai réalisé à quel point je suis fatigué

Que je me calme, que je me détende,

Comme une source qui se jette dans la mer,

A présent, d’après moi, la poésie est ton visage.

Maintenant mon trône est ton genou

Ma chérie, le bonheur nous appartient à tous les deux.

Comme un héritage du ciel, tes paroles sont la perfection des poèmes.

Celui qui aime une autre que toi est fou,

Ton visage est la plus belle des fleurs

Tes yeux sont comme une terre inconnue

Enfouis ta tête dans ma poitrine chérie

Laisse ma main vagabonder dans tes beaux cheveux

Pleurons un jour, rions un jour

Comme des enfants coquins qui s’aiment.

Traduit par Sibel Karakus