Parmi les personnalités récompensées dans la promotion civile du 14 juillet 2025 de la Légion d’honneur, le nom de l’humoriste Sophia Aram ne passe pas inaperçu. Nommée chevalier de la Légion d’honneur, elle rejoint des figures comme Mona Ozouf, promue grand-croix, ou Gisèle Pelicot, également faite chevalier, pour leur engagement intellectuel ou militant. Mais la décoration de Sophia Aram suscite de vives critiques, tant en raison de ses prises de position que de son parcours jugé clivant.
Une récompense prestigieuse remise à des profils variés
La promotion 2025 honore 589 personnalités issues des mondes culturel, scientifique, associatif ou encore mémoriel.
- Mona Ozouf, spécialiste reconnue de la Révolution française, grade de grand-croix, la plus haute distinction de l’ordre.
- Gisèle Pelicot, militante féministe devenue symbole de la lutte contre les violences sexuelles après avoir témoigné publiquement de viols sous soumission chimique, chevalier.
- La chanteuse Sylvie Vartan et la violoniste Catherine Lara promues commandeur, tout comme l’astrophysicienne Françoise Combes.
Sophia Aram : une nomination vivement contestée
Si Sophia Aram est reconnue pour ses chroniques acérées sur France Inter et son engagement contre les extrêmes, sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur est loin de faire l’unanimité. De nombreuses critiques dénoncent une décoration déconnectée du terrain, attribuée à une figure médiatique aux opinions tranchées et parfois jugées provocatrices.
Parmi les points qui lui sont reprochés :
- Un soutien affiché à Israël, y compris dans le cadre de l’offensive militaire en cours contre Gaza, que certains qualifient de génocide.
- Des propos perçus comme déshumanisants envers les Palestiniens, notamment sur les réseaux sociaux, où elle a été accusée d’ignorer les souffrances civiles et de caricaturer les résistants.
- Des tensions dans le paysage médiatique français, notamment une vive altercation avec l’animateur Arthur, qui avait qualifié ses attaques de diffamatoires après qu’elle l’eut accusé d’être complice d’un « nettoyage ethnique ».
- Un style jugé insultant, y compris envers les croyants, comme lors de ses sketches sur le port du voile ou les textes religieux.
Ces éléments font dire à certains que sa nomination ne reflète pas une neutralité républicaine mais une validation politique d’un discours clivant.
Par ailleurs, Sophia Aram s’était également illustrée par sa proximité assumée avec le CRIF, que certains critiques surnomment le Conseil représentant Israël en France. Elle y a reçu le prix Bernard Kouchner – Armand Kauffmann, remis lors du dîner annuel de l’institution, un événement auquel participe traditionnellement une grande partie de la classe politique française, souvent perçue comme contrainte d’y assister sous peine d’être taxée d’antisémitisme.
Une polémique qui relance le débat sur les critères d’attribution
La Légion d’honneur, ordre national créé par Napoléon Bonaparte en 1802, a pour vocation de récompenser les mérites civils et militaires rendus à la Nation. Si le grade de chevalier est le plus bas, il reste hautement symbolique. La remise de cette distinction à une figure aussi controversée que Sophia Aram interroge sur la frontière entre engagement personnel et reconnaissance nationale.