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Un hommage à Samuel Paty sur fond de répression

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Dans le cadre de la minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, 800 « incidents » ont été recensés dans les établissements scolaires par le ministère de l’Education Nationale dont 170 ont conduit à une exclusion, selon une information rapportée dimanche par la presse française.

Outre des exclusions et autres sanctions disciplinaires adoptées par le corps éducatif « 286 signalements ont été effectués auprès des services police-gendarmerie et 136 auprès des procureurs de la République » précise le ministère, cité par France Info.

Rappelant que l’ordonnance du 9 février 1945 « relative à la délinquance des mineurs fait prévaloir l’éducation de nos enfants sur leur répression », Maître Nabil Boudi, avocat d’une jeune adolescente mise en cause pour des propos tenus au cours de l’hommage au défunt professeur, pointe ainsi de « faux remèdes qui déshonorent notre histoire et trahissent nos principes les plus élémentaires ».

Répression plus que prévention

« Ces derniers jours, j’ai eu la responsabilité d’assurer la défense d’une jeune lycéenne mineure qui, pour des propos que l’on doit évidemment désapprouver sur le fond mais qui ne demeurent que de simples propos, a passé plus de sept heures en garde à vue et été exclue de son lycée », explique le conseil, dans une tribune publiée dans le JDD.

Selon lui, « le traitement pénal et disciplinaire disproportionné dont a fait l’objet cette jeune lycéenne témoigne de l’abandon du principe de prééminence de l’éducatif sur le répressif ».

« Pour les enfants de la République, l’heure n’est plus à l’éducation, à l’ouverture et à l’élévation de l’esprit mais à la méfiance, à la surveillance et à la répression », déplore, par ailleurs, maître Boudi pour qui « l’absence de prise en charge éducative de ces enfants, conjuguée à une réponse pénale systématisée est une entorse grave aux principes gouvernant la justice pénale des mineurs ».

Enfin, face aux dérives répressives des autorités et à leur volonté de criminaliser des enfants, en les traitant comme des adultes, l’avocat estime qu’une « société qui néglige ses enfants est une société qui fait le lit de sa propre perte ».