On entend souvent ces dernières années Islam et Islamismes sans savoir vraiment la différence. Il n’y’a pas un seul islamisme et surtout l’islam devient islamisme aux yeux de certains.
En dehors du fait que certains en inventent beaucoup ; je crois qu’on cherche bien loin les responsables de tous les maux et les moyens de les combattre ; alors qu’il suffirait d’appliquer l’égalité et les droits humains pour les résoudre.
Je ne sais pas vraiment ce qu’est un » islamiste ». Tout dépend de ce que l’on met dedans, en utilisant ce terme. De toute façon, à partir du moment qu’on est musulman, on devient forcément toujours l’islamiste de quelqu’un.
Être » Islamiste » ne veut pas dire grand-chose. Il y a presque autant d’islamismes que de musulmans et tout un panel d’islamismes d’Etat ou d’opposition, correspondant à des compréhensions de l’islam ou à des visées politiques de l’islam. L’islamisme du président Erdogan, est un islamisme démocratique et tolérant, bien plus que les islamismes d’Etat de pays africains, maghrébins ou asiatiques. Je ne souhaiterais pas vivre dans ces pays.
Chaque islamisme, est en fonction de sa compréhension de l’islam, il correspond à son propre cheminement. Il peut être spirituel, dogmatique, politique, identitaire.
La république des droits humains
Il est absolument normal de souhaiter avoir des élus politiques qui nous ressemblent le plus dans nos opinions et dans notre foi, et qui défendront ou porteront nos voix au sommet de l’État. Je ne vois pas pourquoi, ils en seraient exclus. Cela s’appelle la démocratie et non pas le séparatisme. Les pouvoirs devraient comprendre, qu’ils ne sont pas propriétaires des pays qu’ils dirigent, mais doivent tenir compte des souhaits des populations qui y vivent.
A lire aussi : Le droit d’être musulman est aussi un droit humain
Il s’agit là, de respecter les droits humains de chacun. La solution devrait être la République des Droits humains, que j’appelle de tous mes vœux.
La libération des Français retenus en otage au Mali par un groupe rebêle
Certains supputent que cette libération survenue quatre ans après le début de leur prise en otage serait le fruit de négociations. C’est possible. Et je pense que toute négociation est une bonne chose et doit être l’aboutissement normal (toujours trop tardif) d’un conflit. « Éliminer » des gens pour leurs opinions ou leur religion, n’est jamais une solution.
Bien sûr qu’il y a des groupes dits « islamistes », dont les actions relèvent plus du banditisme et même du terrorisme, que de l’islamisme. Ils sont très dangereux pour les populations. C’est normal qu’ils soient traités comme tels. Je ne connais pas le type d’islamisme du Nord du Mali. Je sais par contre, que beaucoup de pays ont trouvé le truc pour se débarrasser à bon compte avec l’assentiment de beaucoup de pays, de toute opposition en l’accusant d’islamisme.
Les rébellions du Nord du Mali sont qualifiées d’islamistes, du fait d’alliances entre tribus arabes et peules, semble-t-il, entrées en rébellion contre le pouvoir central, parce maltraitées et persécutées par le régime malien, lesquelles, ont pu se teinter d’islamisme, sans l’être.
La liberté est une bonne chose
Enfin bref, cette libération de français, de maliens et d’italiens est une bonne chose, même si elle intervient tardivement. Si cela pouvait être les prémices d’une paix dans la région, ce serait une meilleure chose encore. Et pour ce qui est des prisonniers » islamistes » maliens libérés, la libération de prisonniers est l’aboutissement normal de toute négociation. Est-ce qu’ils vont rejoindre les zones de conflit, comme certains le craignent ou font semblant de le craindre ? Pas forcément.
Leur renoncement à la lutte armée, sans doute, fait partie des clauses de leur libération. L’un des opposants incontournables au pouvoir Malien, défait par un coup de force militaire, est le très populaire imam Dicko, sans doute, le futur président du Mali. Quoi de plus normal, pour un futur président, imam de surcroît, que de souhaiter une issue politique à un conflit armée qui n’a que trop duré.
Daniel Milan pour Medyaturk Info
A propos de l’auteur
Daniel Milan se définit comme végétarien, musulman (soufi), égalitariste, anti-supremaciste. Passionné aussi de nature, de solutions alternatives anti-système, pour une société fondée sur l’égalité, la solidarité et le partage, il a passé sa vie à défendre les droits humains. Originaire de Nice et Daniel a 72 ans. Ayant un passé riche en expérience, il cherche par ailleurs un éditeur pour publier ses écrits témoins de l’histoire.