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L’occupation des îles Éparses par la France dénoncée par les malgaches

occupation des îles eparses

Depuis 1960 la France occupe de façon illégale 5 îles situées entre le continent africain et Madagascar. Le président du parti Zama, Rioja Rakotozanakajy déclare que les îles Éparses étaient un ensemble avec Madagascar et que c’est le Général de Gaulle qui les a séparé juste avant de proclamer l’indépendance en 1960.

Pour Arlette Ramaroson, ex-juge de l’ONU et ex-présidente de la cour suprême « on ne s’empare pas du bien d’autrui comme ça. C’est une décolonisation inachevée, c’est pour cela que c’est une décolonisation tronquée ».

En 1979 et en 1980 deux résolutions de l’ONU demandaient pourtant à la France de rendre les îles Éparses qu’elle contrôle depuis les années 1890.

La France à fait la sourde oreille et l’ONU n’a émis aucune sanction à son égard.

 « Il y a une violation manifeste du droit international. La France ne possède pas une once de terre sur ces îles ».

Arlette Ramaroson

Élu en 2019, le président malgache Andry Rajoelina s’est aussi engagé à obtenir la restitution des îles pour retrouver une « fierté nationale ».

Lors de sa visite fin mai 2019, le président Andry Rajoelina devant les journalistes dénonçait : « Aujourd’hui il y a encore une réalité qui nous fait mal. Pour le peuple malgache l’appartenance des îles Éparses est une question d’identité nationale ». À cela Emmanuel Macron refuse de rendre les îles et déclare : « ce que nous lançons aujourd’hui c’est un travail conjoint afin de bâtir une solution commune ».

La visite d’Emmanuel Macron dans les îles Éparses

En octobre 2019, Emmanuel Macron s’est de déplacer sur place afin de réaffirmer la souveraineté française sur ces territoires. Le président français annonce la création de « réserve naturelles » sur les territoires contestés. Ce qui avec a suicité l’indignation des malgaches.

Lors de sa visite Emmanuel Macron annonce être « sur un territoire français ».

îles Éparses
L’île Juan de Nova fait partie des îles Éparses dont la France occupe.

Bien que minuscules ces atolls permettent à la France de contrôler plus d’un demi-million de km2 de mer, Zone Économique Exclusive. Ce qui permet à la France d’être le deuxième empire maritime mondial. Seulement habités par une quarantaine de militaires français, ces territoires concentrent de nombreuses richesses naturelles : hydrocarbures, minerais, poissons.

 « La solidarité africaine ? Je ne sais pas où ça en est par rapport à ces îles. C’est aux intellectuels africains de prendre ça en mains. Il ne faut pas attendre les politiques ».

Rija Rakotozanakajy

La souveraineté de la France approuvée par le Sénat

Afin de trouver une issue à ce contentieux vieux de plus de quarante ans une commission franco-malgache a été nommée. Avant même que Paris et Tananarive n’aient achevé leurs négociations, le Sénat français a ainsi indiqué dans un rapport publié en juillet 2020, que « la souveraineté de la France sur ces îles était évidente ».

Rija Rakotozanakajy dénonce également les rendez-vous en trompe l’œil pour temporiser la situation sans que rien ne change : « Cette décision-là (du Sénat) pour moi est inacceptable. « vous n’êtes rien du tout », ça veut dire cela diplomatiquement. C’est une honte de la part du Sénat qui a quand même des gens bien cultivés ».

Pour mettre la pression sur les autorités françaises certains politiques malgaches proposent aujourd’hui d’engager un rapport de force et d’initier des mesures symboliques.

« Lors des élections parlementaires, nous avons élu des députés pour ces îles. Nous avons 120 soldats. Ils débarquent, ils cris « ici c’est Madagascar. Puis nous regardons s’ils se font écraser », explique alors Rija Rakotozanakajy.

Afin d’éradiquer les vestiges du colonialisme et de libérer ces territoires africains sous occupation 15 pays d’Afrique australe ont exprimé leur soutien à Madagascar.

Source de l’illustration

FTU