Alors que les musulmans continuent de faire débat en France dans divers domaines comme à Grenoble où le Burkini est de nouveau à l’ordre du jour, un sujet du partiel de l’institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE) dont Medyaturk a pu consulter une copie, a indigné de nombreux musulmans mais aussi des futurs enseignants.
En effet, souhaitant témoigner anonymement pour « éviter toutes représailles avec ses supérieurs », un enseignant stagiaire en formation à Dijon depuis deux ans dans le cadre du master « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF) pour devenir professeur en collège ou lycée a partagé avec Medyaturk le sujet du partiel du L’INSPE qui forme les enseignants.
« Ce partiel consistait en une évaluation finale portant sur la compétence « Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques ». Il s’agissait alors de répondre à une étude de cas expliquant la situation d’une élève et de développer comment l’aider et l’accompagner », explique le futur enseignant qui est également syndicaliste.
Concernant le partiel, pour lui, « le sujet du partiel n’était pas spécialement choquant au début », commence par raconter le jeune homme.
« Je pensais qu’il s’agissait juste d’un cas où une élève était agressive et avait des difficultés de compréhension ce qui n’est pas si rare », explique-t-il pour contextualiser les choses.
Convergence des clichés
En revanche, « ce qui pose un problème c’est le dernier paragraphe lorsque tous les clichés convergent », s’insurge l’enseignant qui explique « batailler lorsqu’il trouve que quelque chose est injuste ou incorrect ».
Ainsi, dans ce sujet on voit que la mère de famille est dépassée et ne fait plus confiance aux institutions et surtout la fille parle arabe. « Comme si c’était un élément grave à prendre en compte », s’interroge le jeune homme.
De plus, dans le texte on voit aussi qu’elle fait du prosélytisme en faisant « régulièrement référence à Allah » ou pire encore dans la fin du texte il y’a un sous-entendu quand « elle serait régulièrement en contact sur Snapchat avec un inconnu prénommé Réda en qui elle semble vouer une grande admiration ».
« Comme par hasard un inconnu sur un réseau social avec un prénom à consonnance arabe, ils sous-entendent clairement qu’elle serait en lien avec une personne radicalisée qui tente de l’embrigader », se désole le futur enseignant.
D’autres sujets dans les autres postes de même nature
Pour le futur enseignant, les sujets des autres postes comme pour devenir des conseillers principaux d’éducation (CPE) « qui eux ont eu une suite qui était encore plus abjecte ».
Il observe d’ailleurs que « la laïcité selon le ministère de l’éducation nationale c’est juste un ensemble de règles anti-islam surtout les études de cas comme celle-ci avec la petite Leïla violente qui parle arabe et qui va se radicaliser avec Reda ».
Tollé du monde de l’éducation
Cependant, le futur enseignant tient à préciser quelques éléments importants. Il précise tout d’abord que « plusieurs autres enseignants et enseignantes se sont dits choqués ou très surpris et certains et certaines étaient révoltés, plusieurs en ont fait par dans les fils de discussions et les groupes ».
Mais, il n’est pas autant optimiste sur le nouveau quinquennat de Macron « vue ce que le dernier a donné au niveau du ministère de l’éducation nationale avec Blanquer et Vidal et vu le niveau de l’extrême droite aux élections et à la télévision ».
De plus, il dit « craindre la dégradation de la situation » et attend avec impatience « le nouveau ou la nouvelle ministre de l’éducation nationale » tout en en étant pessimiste « avec ce qu’on a vu en 5 ans il y a peu, vraiment très peu de chances que la situation s’améliore », se désole-t-il.
Pour conclure, il tient à dire que « tous les formateurs et formatrices de l’INSPE de Dijon ne sont pas responsables de ce sujet, cela n’en concerne pas plus de 3, la grande majorité des cours de l’INSPE sont vraiment neutres ».
Mais il sait que le sujet de laïcité dans les études de cas « cristallise » les citoyens et que « ces études de cas sur la « laïcité » s’attaquent exclusivement à seule religion : l’islam ».
« Vraiment durant ces deux années de master c’était l’islam par-ci ou l’islam par-là lorsque la laïcité était évoquée », fatigué d’entendre les mêmes polémiques.