L’Élysée a annoncé avoir nommé Laurence des Cars, actuelle présidente du musée d’Orsay, à la tête du plus grand musée du monde sous le signe de « la liberté et du refus de censure ». Première femme à occuper ce poste prestigieux, cette dernière prendra ses fonctions en septembre de cette année.
Une occasion pour rappeler que le musée du Louvre compte dans son inventaire, preuves à l’appui et malgré les demandes officielles permanentes, des carreaux de céramique volés au patrimoine turc que la France s’entête à ne pas restituer.
Historique :
En effet, en 1895, dentiste du Sultan Abdülhamid II, Albert Dorigny se propose de faire nettoyer en France les céramiques du mausolée du Sultan Selim II dans le complexe de Sainte Sophie. Fruit d’un savoir-faire ancestral, la céramique d’Iznik est réputée pour sa qualité inégalable défiant le temps à toute épreuve. Confiant, le Sultan Abdülhamid II autorise Albert Dorigny à emmener les céramiques datant de 1577 en France.
Ce n’est donc qu’en 2000, suite à un vaste programme de restauration dans le complexe, que la supercherie sera dévoilée. Un lot de tuile n’ayant plus le même aspect que les autres, sera descellé pour vérification et mettra à jour le pot aux roses. Les céramiques portent ainsi le sceau de la fabrique de Sèvres en France, Albert Dorigny aurait restitué des imitations.
Entre temps ces céramiques auront été exposées au musée du Louvres dans le département des Arts de l’Islam.
Demande de restitution
Depuis 2009, le ministère de la Culture turc, ainsi que des associations franco-turques, demandent la rétrocession de ces œuvres, ignorée par le musée jusque-là.
Bien mal acquis ne profite jamais
Ce proverbe n’a jamais été aussi vérifiable que dans cette affaire. En effet depuis que la Turquie réclame le retour de ces objets patrimoniaux, le Louvre a retiré les céramiques en question de la collection, ils reposent à présent dans la réserve à l’abri des regards au grand dam des visiteurs.
Que va faire Mme des Cars ?
Concernant cette affaire, le temps nous dira si Mme des Cars, à l’inverse du mutisme de son prédécesseur, optera pour un réel refus de la censure comme annoncé. A moins que cela ne devienne une source d’instrumentalisation à des fins diplomatiques et politiques sur fond de tensions entre la Turquie et la France.
Murat Büyük