Entre 1200 et 1600 une épidémie étrange mais très sérieuse se propagera en Alsace et plus particulièrement à Strasbourg, la manie dansante ou la chorémanie. Les femmes, les hommes et les enfants atteints de cette pathologie ne pouvaient pas s’empêcher de danser. Ils criaient et imploraient de l’aide, mais en vain.
D’après les descriptions de John Waller, historien de la médecine, ils avaient « le regard vague ; le visage tourné vers le ciel ; leurs bras et jambes animés de mouvements spasmodiques et fatigués ; leurs chemises, jupes et bas, trempés de sueur, collés à leurs corps émaciés ».
Malheureusement l’épidémie se propageait rapidement comme un virus et sema la peur et la mort dans la cité alsacienne. En moyenne, quinze danseurs succomberont chaque jour, victimes de déshydratation ou d’accidents cardio-vasculaires.
On ne connait toujours pas l’origine de l’épidémie, mais le patient zéro est une femme nommée Frau Troffea, qui le 14 juillet de 1518 dansa seule dans les rues strasbourgeoise pendant 6 jours et 6 nuits avant de décéder. Durant cette période elle contamina plus de 50 personnes. On note plus de 400 contaminations dans la région avec autant de décès.
Pour les strasbourgeois, Dieu serait à l’origine de cette maladie. Des messes seront organisées et des offrandes seront faites. Le conseil de la ville enverra les danseurs en pèlerinage à Saverne, et le phénomène s’arrêtera en environ six semaines.
Néanmoins, le monde connaitra plus de 20 épidémies de cette pathologie dont la dernière serait survenue à Madagascar, en 1863.
TULUM