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Le CRIF défie une fois de plus la République

Quand les fans d’Erdogan ont enlevé l’affiche du magazine Le Point dans un kiosque avec des « s’il vous plaît », tous les médias se sont empressés de crier à l’atteinte à la liberté d’expression et aussitôt le gouvernement a condamné jusqu’à la personne du président. Pourtant, cette liberté n’est pas identique pour tout le monde. Le tapage médiatique a disparu lorsque le CRIF a exigé que la Plaque Allée de la Nakba soit retirée par le gouvernement. 

L’inauguration symbolique de « l’Allée de la Nakba » (« catastrophe » en arabe) par le maire (PCF) de Bezons a mis de côté toutes les valeurs auxquelles les médias et les politiques se disent attachées. Dévoilée ce lundi, la plaque écrite en français et en arabe en mémoire de l’exode des Palestiniens, a été retirée dès ce mardi. Auparavant, la plaque avait été taguée à la bombe noire qui a filmé son action et l’a partagé sur les réseaux sociaux.

Dans le même temps, le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, a demandé « la dépose immédiate de la plaque ». Dans son courrier adressé au maire et relayé par le CRIF, le préfet évoque trois motivations pour justifier sa restriction.

La première constituerait une « prise de position rompant avec le principe de neutralité républicaine dans le domaine international, domaine réservé à l’Etat ». Ce qui dérangerait c’est le texte inscrit : « en mémoire de l’expulsion des 800 000 Palestiniens et de la destruction des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’Etat d’Israël ».

Ensuite, le préfet prétend que cette action « est étrangère à tout intérêt communal » et ne rentrerait donc pas de la compétence du maire.

Enfin, selon lui, cette plaque « provoque des controverses et des polémiques locales susceptibles d’évoluer rapidement vers des troubles graves à l’ordre public ».

C’est vrai que quand ça suscite des controverses sur la Turquie, cela n’a aucune importance.

Menaces de Mort

Par ailleurs, même les menaces et les intimidations à l’encontre du maire semblent passées inaperçues. Insultes sur les réseaux sociaux, appels anonymes mais aussi menaces du genre « on va vous tuer », « on va faire sauter la mairie ». Dominique Lesparre envisage de déposer plainte.

L’attitude honorable du maire à l’encontre des palestiniens n’est pas nouvelle. Il avait également reconnu à titre symbolique l’Etat Palestinien.

Même ce symbole ne passe pas auprès du préfet qui a déposé un référé pour faire retirer la décision.

Certains pensent que la France est dirigée par le CRIF, le dire serait antisémite! Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’elle dicte ses lois à la République. 

Fatih KARAKAYA