Alors que les appels à son retrait de la candidature aux présidentielles, François Fillon commence à perdre ses soutiens les plus proches.
Fidèles à François Fillon depuis la révélation du « Pénélopegate », les juppéistes Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu, ont fini par quitter le navire du candidat à la présidentielle française du 23 avril.
Ce nouveau départ fait suite à d’autres non moins significatifs. Bruno Le Maire, ancien candidat à la primaire, a été le premier à claquer la porte mercredi, suivi de nombreux députés proches de Sarkozy. Le parti UDI (Union des démocrates et indépendants -centre droit), qui avait apporté son soutien au candidat, s’est aussi mis en retrait.
Jeudi matin, les choses se sont accélérées avec le départ de ses conseillers Vincent Le Roux et David Tellier, alors que, Sebastien Lecornu, directeur adjoint de la campagne de Fillon, s’est dit n’être plus « à même de remplir » ses fonctions.
Justifiant leur départ, les juppéistes ont affirmé dans un communiqué commun : « La tournure que prend aujourd’hui la campagne nous apparaît incompatible avec notre façon d’envisager l’engagement politique.»
Ces déserteurs ont été rejoints par le conseiller politique Gilles Boyer et le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne, qui a posé cette question lourde de sens sur un plateau de télévision. « A partir du moment où on se rend compte qu’on n’est plus en capacité d’unir la famille, est-on en capacité d’unir la France ? », s’est-il interrogé.
Un soulèvement inédit a également marqué la journée du jeudi. Une vingtaine de maires de la famille politique de François Fillon lui ont, en effet, « solennellement demandé de se retirer », dans une tribune publiée dans le journal « l’Opinion ». Ils estiment que la situation « exceptionnellement grave » menace les « institutions » et la « cohésion nationale » du peuple français.
Le principal intéressé, lui, feint l’indifférence face à ces départs en cascade. En campagne dans le Gard (Sud), il a déclaré : « La base, elle tient. Les élus, on fera sans eux ! »
L’affaire Fillon a été révélée, fin janvier, par l’hebdomadaire français « le Canard enchaîné ». Le journal a rapporté que Penelope Fillon, épouse du candidat, avait occupé le poste d’attachée parlementaire de son mari pendant plus de quinze ans, pour un montant de plus de 680 mille euros nets, tout autant qu’elle avait été embauchée à « la Revue des deux mondes », dont le propriétaire est un proche de l’ancien premier ministre.
Le journal a également indiqué que les deux enfants du couple avaient été embauchés comme assistants parlementaires, auprès de leur père, lorsqu’il était sénateur de la Sarthe (Nord) de 2005 à 2007.
Source : AA