Une étude australienne a dévoilé que les autorités chinoises ont construit 380 camps de détention des musulmans Ouïghours dans la région autonome du Turkestan oriental (Xinjiang), située dans l’ouest de la Chine, depuis 2017.
Elaborée par l’institut australien des Politiques stratégiques, l’étude intitulée « Données sur le Xinjiang », s’est basée sur les plus récentes images satellites pour l’observation du réseau des camps de détention et de séquestration des Ouïghours, a rapporté, jeudi, le journal local ‘The Australian ».
La même source indique que « malgré les prétentions chinoises, en vertu desquelles les personnes séquestrées ont tous quitté les centres de détention à la fin de 2019, il n’en demeure pas moins que les images satellites montrent l’agrandissement de 61 centres de détention au moins entre les mois de juillet 2019 et juillet 2020 ».
L’étude ajoute que 14 nouveaux centres sont en cours de construction par la Chine dans la région, relevant que ces « 380 centres englobent des camps de rééducation, des centres de détention et des prisons ».
Cette étude montre que le nombre de camps de détention est supérieur de 100 par rapport aux chiffres dévoilés par de précédentes enquêtes sur les pratiques de la Chine dans cette région.
De son côté, le chercheur en chef à l’institut Nathan Russell a relevé qu’une étude montre un « changement du régime de rééducation, du moins sécuritairement, vers d’autres édifices assimilés à des prisons ».
Des nouveaux camps de détention en construction en Chine
Il a ajouté que la construction d’un nouveau camp de détention vient d’être achevée sur une superficie de 60 kilomètres carrés dans la ville de Kachgar. Il s’agit de 13 édifices de 5 étages chacun entourés de murs d’une hauteur de 14 mètres et de tours de contrôle. La Chine a inauguré ce camp de détention pour Ouïghours au mois de janvier dernier ».
Et le chercheur de poursuivre : « Ainsi, durant la seule année 2019, de nouveaux édifices ont été construits dans le plus grand camp de Xinjiang près de la ville de Ürümqi. Ces édifices s’étendent donc sur une distance longue d’un kilomètre et leur construction s’achevait au mois de novembre dernier ».
« Dans la mesure où la quasi-majorité des camps que nous avons identifié était construit sur des terres non utilisées auparavant, il nous a été possible de comparer les zones illuminées au cours des premiers mois de l’année 2017 avant la construction de la majorité de ces camps avec les zones illuminés actuellement ».
Nathan Russell
« Nous avons découvert que la quasi majorité des zones illuminées récemment au Xinjiang représentait soit des établissements soit des centres de détention construits récemment ou encore d nouveaux points de contrôle déployés sur l’autoroute et utilisés pour contrôler le mouvement des gens à travers la province », a-t-il encore dit.
Contrôlé depuis 1949
En réalité, la Chine contrôle depuis 1949 la province du Turkestan oriental, où est établi la minorité ouïghoure turcophone musulmane. La région baptisée par la Chine Xinjiang signifie les « Nouvelles Frontières ».
Pékin a déployé des forces armées dans la région, tout particulièrement, après la hausse de tensions entre les deux ethnies Han et Ouïghour, notamment dans les villes de Kachgar, de Ürümqi et de Taxkorgan, peuplées majoritairement par les Ouigours.
Depuis 2009, la province connaît des actes de violence qui ont causé la mort de 200 personnes, selon des chiffres officiels.
Par ailleurs, Le 17 novembre dernier, « le New York Times » a publié un rapport dans lequel il a dévoilé des documents gouvernementaux chinois fuités, retraçant des détails sur le l’oppression chinoise de millions de Ouïghoursh et d’autres musulman dans les camps de détention du Turkestan oriental.
Enfin, le député français Aurélien Taché a lancé une pétition en ligne pour interdire le film Mulan en France.
Rédaction avec Anadolu Agency