La Turquie ne tolérera jamais la présence du groupe terroriste à ses frontières, même s’il parvient à un accord avec le régime syrien afin de maintenir le contrôle de l’est de l’Euphrate, a déclaré Mevlüt Çavuşoğlu.
Mevlüt Çavuşoğlu, lors d’une conférence de presse tenue à Ankara le 25 décembre a déclaré :
«Nous n’hésiterons jamais à éliminer les terroristes de notre frontière même si les YPG signent un accord de coopération avec le régime syrien pour le contrôle de la région. Notre devoir est d’éliminer cette menace et toutes les personnes qui contrôlent cette organisation terroriste qui menacent notre sécurité nationale. »
Rappelant que la Turquie luttait contre le PKK dans les territoires irakiens malgré le fait que cette région soit sous le contrôle du gouvernement irakien, Çavuşoğlu a déclaré:
«Il en va de même pour la Syrie. Il s’agit d’un problème de sécurité nationale. Si nous ne le faisons pas aujourd’hui, nous paierons un prix plus lourd à l’avenir. »
«Ce sont des problèmes que nous suivons de près. Les soldats du régime d’Assad auraient pour objectif d’aller à l’est de l’Euphrate. Ils y vont pour avoir un pourparler avec YPG où les chasser c’est une affaire qui doit être confirmée que nous suivons de près. »
Le président Recep Tayyip Erdoğan avait annoncé une opération imminente de la Turquie dans cette région, qui a toutefois été retardée en raison de la décision soudaine du président américain Donald Trump de se retirer complètement de la Syrie .
Çavuşoğlu a déclaré :
«Pour le moment, nous temporisons cette opération suite la décision du retrait (Des États-Unis). Nous aurons une réunion de travail avec les États-Unis sur le sujet de la Syrie le 8 janvier. Des discussions entre les deux armées sont également en cours. Nous sommes donc dans l’attente mais nous discutons de son calendrier. »
Coordination avec les États-Unis sur la Syrie
De quoi la Turquie va discuter la Turquie avec les États-Unis . À cette question Çavuşoğlu a répondu que l’une des préoccupations les plus importantes est le déplacement potentiel de «groupes terroristes, tels que le YPG et Daesh» dans les zones à évacuer par les troupes américaines, et les efforts de la Turquie consistent à «éviter tout retour terroriste».
«Nous devrons être coordonnés avec les États-Unis afin de ne pas permettre aux organisations terroristes de tirer profit d’un éventuel vide après le retrait des troupes américaines. Nous devrions également nous coordonner avec d’autres acteurs en Syrie, à l’exception du régime.»
Selon Çavuşoğlu, la Russie est un acteur très important en Syrie tout en informant de sa future visite prévue à Moscou sur les instructions d’Erdoğan pour discuter de tous les développements récents dans le pays.
«Il est très important que nous évaluions les développements ensemble. Je me rendrai à Moscou dans les prochains jours pour un échange sur les points de vue. C’est très sain que nous tenions ces pourparlers.»
Erdoğan, s’adressant aux journalistes au parlement le 25 décembre, a déclaré qu’il envisageait lui-même de rencontrer en personne le président russe, Vladimir Poutine, après les avancés Çavuşoğlu dans son voyage à Moscou.
La Turquie peut éliminer Daesh seul ?
L’une des motivations évoquées par Trump en ce qui concerne le retrait des troupes américaines est le fait qu’Erdoğan lui aurait assuré que les États-Unis n’avaient pas besoin du YPG pour combattre DAESH et que la Turquie pouvait le faire seul. Quand on lui a demandé si la Turquie déploierait des troupes dans le sud de la Syrie bien qu’elle soit éloignée de ses frontières, Çavuşoğlu a rappelé que seule la Turquie avait combattu contre les terroristes et en avait tué 4 000 dans le cadre de l’opération bouclier de l’Euphrate.
Çavuşoğlu a insisté :
«Nous pouvons le faire, peu importe ou en Syrie . C’est un fait que tous les pays musulmans, les pays du Golfe, les pays occidentaux et la Russie ont le même point de vue sur DAESH. Nous pouvons donc coopérer avec tout le monde, à l’exception des organisations terroristes et du régime d’Assad, dans la lutte contre DAESH.» «Mais la Turquie a la volonté et le pouvoir de débarrasser la Syrie de DAESH seul. »
La feuille de route Manbij devrait être mise en œuvre
Un autre problème évoqué par la Turquie avec les États-Unis est l’achèvement d’une feuille de route bilatérale stipulant le retrait des YPG de la ville syrienne de Manbij vers l’est de l’Euphrate.
Une équipe militaire américaine devrait arriver à Ankara dans les prochains jours pour discuter de tous ces aspects du retrait, ainsi que de la demande turque de collecte d’armes américaines détenues par le YPG.
Çavuşoğlu a déclaré :
«Il y a des armes lourdes aux mains des YPG . Ils doivent être repris. Nous avons rappelé aux États-Unis notre sensibilité à cet égard. »
La France devrait contribuer à la normalisation
Sur une question sur France la décision de maintenir leur présence militaire en Syrie, le ministre a dit qu’il n’était pas un secret que le gouvernement français apporte son appui à l’à la terroristes du YPG en tant que président, Emmanuel Macron les avait reçus au Palais de l’Élysée.
Çavuşoğlu a déclaré :
«Ce que nous leur avons dit, c’est que leur présence est acceptable s’ils sont là pour contribuer à l’avenir de la Syrie, mais s’ils restent sur place pour protéger les YPG, ce sera futile. »
Fatih Tufekci