Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a déclaré que Washington pourrait lever les sanctions imposées à la Turquie lors du conflit sur la détention du pasteur américain Andrew Brunson.
Les propos de Pompeo sont intervenus mercredi après ses entretiens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara lors de son déplacement lié à l’enquête sur la disparition et meurtre présumé du journaliste saoudien Jamal Kashoggi.
Pompeo, alors que son avion était ravitaillé en carburant à Bruxelles à déclarer aux journalistes ;
« Nous aurons une décision à ce sujet prochainement mais certaines des sanctions qui ont été mises en place étaient directement liées au pasteur Brunson et il est logique de les supprimer également. »
À Ankara, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, qui a également rencontré Pompeo mercredi, n’a pas abordé directement la question des sanctions liées à Brunson, mais a déclaré que de telles mesures américaines étaient « absurdes ».
Mevlut Cavusoglu a déclaré :
« Nous convenons que dans nos relations, il ne devrait y avoir aucune sanction de la sorte ou d’autres d’ailleurs. Tant qu’il y a des sanctions, les relations ne peuvent aller nulle part. »
Fin des tensions politiques
En réponse à la poursuite de la détention par la Turquie du pasteur américain Andrew Brunson pour terrorisme, l’administration du président américain Donald Trump a imposé des sanctions individuelles au ministre turc de la Justice Abdulhamit Gul et au ministre de l’Intérieur Suleyman Soylu ainsi que des sanctions économiques en doublant la taxe d’importation sur l’acier et l’aluminium.
Au total, Brunson a été détenu pendant deux ans. Il a été reconnu coupable et condamné plutôt ce mois-ci pour espionnage et aide à des groupes terroristes, avant d’être libéré suite à sa bonne et de la peine déjà effectuée.
Trump a salué cette décision, qui a été perçue comme une occasion pour Ankara et Washington de rétablir des liens tendus.
Fin de la crise de la monnaie turque
L’introduction des sanctions en août a provoqué une crise monétaire en Turquie. La livre turque a chuté d’environ 35% cette année, mais des signes de reprise se dessinent. La libération de Brunson a permis à la livre de retrouver son maximum de cotation des deux mois. Et suite aux commentaires de Pompeo mercredi, la devise s’est établie à 5,55 contre 1 dollar américain, un gain de valeur de plus de deux pour cent.
Fatih Tufekci