Assam, cet État du nord-est de l’Inde, frontalier du Bangladesh, est dirigé depuis deux ans par le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi. Les autorités locales ont publié la liste des habitants ayant droit à la citoyenneté indienne. 4 millions de personnes craignent d’être chassés du pays.
Après avoir remporté les élections régionales dans l’Assam, en mai 2016, le parti du peuple indien (BJP), la formation nationaliste hindoue du Premier ministre Narendra Modi, s’était juré de régler les différends frontaliers entre cet État du nord-est de l’Inde et le Bangladesh. L’idée était de renvoyer dans le pays voisin les musulmans dont la présence est jugée “illégale” sur le territoire indien.
Après un récemment qui a duré deux ans, les autorités locales ont remis à la Cour suprême la liste de ceux qu’elles considèrent comme indésirables.
Les habitants de l’Assam qui ont été incapables de prouver que leurs ancêtres figuraient soit dans le précédent registre d’état-civil de l’État établi en 1951, soit sur une des listes électorales publiées avant le 24 mars 1971, date de l’indépendance du Bangladesh, seront déchue de leur nationalité.
Le chef de l’état-civil indien, Shailesh a déclaré que plus de quatre millions de personnes perdront leur nationalité. Dans un projet initial publié en janvier, environ 13 millions de personnes vivant dans l’Assam avaient été exclues du registre de citoyenneté.
Shailesh a précisé que ceux qui ne figuraient pas sur la » liste « (de la nationalité indienne) pouvaient faire appel selon « une procédure dûment établie » à partir du 30 août. La liste d’état-civil définitive doit être bouclée en décembre.
L’organisation Avaaz, un collectif basé aux Etats-Unis, a affirmé que les procédures d’appel étaient inefficaces et que les personnes déchues n’auraient pas le temps de former un recours.
Le directeur général d’Avaaz, Ricken Patel a déclaré ;
« Ce ne sont que les musulmans qui vont devoir se lancer dans un appel compliqué et injuste, sans droit à un conseil, avec aucun espoir de rester s’ils perdent. »
Cette décision nous fait sans nul doute rappeler le sort tragique des Rohingyas, devenus la plus grande population apatride du monde après avoir été privés de leur nationalité birmane en 1982.
Les 7 millions de musulmans de l’Assam représentent 30 % de la population locale.
Fatih Tufekci
Source: Indian post