Le ministre allemand des affaires étrangères a déclaré qu’un accord réussi sur le Brexit pourrait servir de cadre pour la gestion des relations avec d’autres pays, y compris la Turquie. La Grande-Bretagne a voté pour quitter l’Union européenne en juin 2016, devenant le premier pays à demander le divorce du bloc.
Sigmar Gabriel déclare ;
« Si nous parvenons à un accord intelligent avec la Grande-Bretagne qui seront les relations avec l’Europe après le Brexit, cela pourrait servir de modèle pour d’autres pays: l’Ukraine et la Turquie ».
« Je ne peux pas imaginer que la Turquie ou l’Ukraine deviennent membres de l’UE dans les prochaines années. C’est pourquoi nous devons envisager d’autres moyens de coopération étroite. »
Plus tôt en décembre, la Grande-Bretagne et l’UE sont convenus des termes du Brexit pour établir les relations futures.
L’accord comprend les détails d’un règlement financier, la frontière irlandaise et les droits des citoyens touchés par le Brexit. La Turquie a engagé des pourparlers d’adhésion avec l’UE depuis 2005, mais ces discussions ont été gelées et l’Ukraine n’est pas encore un pays candidat à l’adhésion.
En réponse aux commentaires de Gabriel, Markar Esayan, député du Parti pour la justice et le développement (AKP), a déclaré à Al Jazeera que la nature et les conditions des pourparlers d’Ankara étaient claires et sans rapport avec le processus du Brexit.
Esayan, qui joue un rôle dans la commission d’harmonisation de l’UE a déclaré;
« Cette déclaration montre que les conditions de traitement de la Turquie dans les pourparlers d’adhésion sont différentes par rapport aux autres pays candidats, puisque aucun d’entre eux ne se voit proposer une voie distincte ».
« L’UE ne peut pas rendre la Turquie responsable choix européennes, si elle ne veut pas de la Turquie, elle devrait officiellement prendre des décisions dans ce sens auprès des institutions européennes, plutôt que de faire des déclarations arbitraires. »
Relations tendues
Les relations entre Ankara et Berlin sont tendues depuis le coup d’État avorté de l’année dernière en Turquie, en partie à cause de l’incarcération de journalistes et de militants allemands par les autorités turques pour des accusations de « terrorisme ».
L’Allemagne et d’autres États membres de l’UE ont condamné les détentions et les purges de dizaines de milliers de personnes par le gouvernement turc après l’incident de juillet 2016.
Deniz Yucel, journaliste allemande et critique du gouvernement turc, fait partie des citoyens allemands qui restent emprisonnés alors que Mesale Tolu, un autre journaliste allemand, et Peter Steudtner, un militant des droits de l’homme allemand, ont été libérés dans l’attente de leur procès.
Des groupes de défense des droits locaux et internationaux accusent le gouvernement d’utiliser la tentative de coup d’État comme prétexte pour faire taire l’opposition dans le pays.
Ankara dit que les purges et les détentions visent à retirer les partisans de Fethullah Gulen responsable de la tentative du putsch du 15 juillet 2016. Les partisans du groupe Gulen sont telles des membres de la franc-maçonnerie au cœur de l’État.
Mais l’Europe ne veut rien entendre et préfère soutenir ce groupe en leur donnant asile politique. Huit militaires turcs sont arrivés samedi 16 juillet, dans le nord de la Grèce, à bord d’un hélicoptère, au lendemain de la tentative de coup d’État contre le régime du président turc Erdogan. Une quarantaine de militaires turcs de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ont déposé une demande d’asile en Allemagne. Le 19 septembre 2017, en réponse à une question parlementaire du parti de gauche, le ministère de l’Intérieur de l’Allemagne a déclaré que 196 ressortissants turcs, qui avaient demandé l’asile en Allemagne à la suite de la tentative de coup de d’État de juillet 2016, avaient obtenu gain de cause. Selon le ministère allemand, 80% des 249 demandeurs d’ailes avait le statut diplomatique. Le nombre de demandes d’asile en provenance de la Turquie a considérablement augmenté. Il y a eu 433 demandes en juin, 620 en juillet et 962 en septembre. Selon les données de l’Office fédéral allemand des migrations et des réfugiés (BAMF), 4408 ressortissants turcs ont demandé l’asile en Allemagne au cours des huit premiers mois de 2017 soit une hausse de 55 % par rapport à l’an dernier.
Gulen est un chef religieux auto-exilé basé aux États-Unis qui a commandé la tentative de coup d’État.
L’UE réduit les fonds de la Turquie
L’EU qui ne veut pas que la Turquie fasse de purge guleniste à récemment réduit pour la première fois les soi-disant «fonds de préadhésion» pour la Turquie dans le budget 2018, en raison de la «détérioration de la situation en matière de démocratie, d’État de droit et de droits de l’homme».
En mars, avant un référendum visant à transformer le système parlementaire turc en présidence exécutive, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne et le Danemark ont empêché les politiciens turcs, y compris les ministres de participer à des rassemblements sur leur territoire. Le journal Allemand Bild à même sortie son journal du 27 mars 2017, avec en couverture la photo du père fondateur de la république de Turquie avec le titre « Staatgründer Atatürk hätte NEIN gesat » (si Attaturk était là, il aurait dit NON), ceci a là une avec une traduction en Turc. Et les leaders européens continuent avec moquerie de dire ; « ah non, nous ne faisons pas d’ingérence ».
Cela a conduit à une crise diplomatique sans précédent.
La Bulgarie, qui assumera la présidence de l’UE le 1er janvier pour six mois, a déclaré dans son programme que la politique d’élargissement de l’UE constituerait « une priorité essentielle » pour son mandat, en particulier dans les Balkans occidentaux.
Le gouvernement bulgare dans un programme adopté par son Conseil des ministres au début de décembre a déclaré ;
« Une priorité spécifique de la présidence bulgare est la perspective européenne pour une connectivité avec les Balkans occidentaux ».
Tout en se référant à la poursuite du dialogue et de la coopération avec la Turquie elle ajoute ;
« La politique d’élargissement de l’UE … continue d’être l’instrument le plus efficace pour garantir la paix, la stabilité et la prospérité dans les Balkans occidentaux ».
Le président de la République de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, répète souvent une phase dans se discourt quand il s’agit de l’Europe. « La Turquie d’aujourd’hui, n’est pas la Turquie d’hier ». En référence au passé ou la Turquie était un pays du tiers monde sous perfusion du FMI et que l’Occident pouvait se comporter contre elle comme une colonie.
FTU