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L’Ambassade d’Azerbaïdjan dénonce un « cocktail de mensonges, de haine et d’irresponsabilité »

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L’Ambassade d’Azerbaïdjan en France a dénoncé vendredi, un « cocktail de mensonges, de haine et d’irresponsabilité » suite à l’adoption jeudi d’une résolution par l’Assemblée nationale française faisant appel au gouvernement français à agir en faveur de « La protection du peuple arménien et des communautés chrétiennes d’Europe et d’Orient ».

« L’adoption de la résolution intitulée « La protection du peuple arménien et des communautés chrétiennes d’Europe et d’Orient » par l’Assemblée nationale française est une action totalement infondée, provocante et même hostile à l’égard de l’Azerbaïdjan », a notamment déclaré l’ambassade, dans un communiqué publié vendredi. De plus, l’ambassade note que « l’adoption d’un tel texte totalement partial par la Chambre basse, à la suite du Sénat, est un signe supplémentaire de la campagne diffamatoire hystérique qui est en cours en France contre l’Azerbaïdjan depuis le 27 septembre ».

« Comme le nom de la résolution l’indique, les membres de l’Assemblée nationale, qui n’ont, malheureusement, absolument pas conscience de la réalité sur le terrain et souhaitent faire de cette situation politique une question religieuse, cherchent à défendre leurs agendas électoralistes et positions pro-arméniennes sur des motifs totalement faux et mensongers », note encore le communiqué soulignant l’esprit de coexistence culturelle et religieuse en Azerbaïdjan.

Azerbaïdjan état multiethnique et multiconfessionnel

« L’Azerbaïdjan est un état multiethnique et multiconfessionnel où des personnes de différentes religions et ethnies, y compris les Arméniens, vivent comme une seule famille dans l’harmonie et dans la paix. Nous rejetons ainsi les tentatives de présenter le conflit Arménie-Azerbaïdjan comme un choc des religions et des civilisations, et condamnons fermement une telle approche, qui constitue une grave menace pour la paix et la sécurité », souligne encore le communiqué qui fait état de contradictions dans cette résolution face aux engagements internationaux de l’exécutif français.

« Étant donné la signification politique du document de l’Assemblée nationale, comme dans le cas du Sénat, nous tenons à souligner qu’il contredit à la fois, les normes et les principes du droit international, les engagements internationaux et bilatéraux de la France, ainsi que les dispositions de base de son Mandat de coprésidence », note encore l’Ambassade d’Azerbaïdjan à Paris, dénonçant la partialité démontrée par l’Assemblée nationale à travers le vote de cette proposition de résolution.

L’invasion de l’Azerbaidjan

« L’Assemblée nationale française n’a, en revanche, jamais tenu compte ni adopté de résolution sur le million d’Azerbaïdjanais qui ont été victimes de nettoyage ethnique et de violations fondamentales des droits humains par les forces armées arméniennes depuis 1991. Cela démontre clairement une position totalement biaisée du législateur français », note encore le communiqué, faisant état de contradictions dangereuses pour la sécurité du Caucase du Sud.

« La position de l’Assemblée nationale contredit complètement les dispositions de la déclaration des dirigeants de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Russie du 10 novembre 2020 et sape gravement les efforts visant à assurer la paix et la sécurité dans notre région. Par ailleurs, l’ambassade azerbaïdjanaise fait état de craintes sur la « crédibilité » de la position française en tant que pays médiateur dans le conflit du Haut-Karabagh, ainsi que sur les relations franco-azerbaïdjanaises.

« Par ce vote, la législature française porte encore un coup dur à la réputation et la crédibilité de la France comme un pays-médiateur et ne fera qu’aggraver davantage les tensions dans les relations entre l’Azerbaïdjan et la France », conclut le communiqué de l’ambassade d’Azerbaïdjan.

Le vote de l’Assemblée Nationale

L’Assemblée nationale française a voté jeudi en faveur d’une proposition de résolution sur la région du Haut-Karabagh, reconnu comme territoire azerbaïdjanais par quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations Unies (ONU), et deux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, ainsi que par la République Française ayant voté en faveur de ces résolutions.

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Parmi les 207 législateurs ayant pris part au scrutin public sur un nombre total de 577 députés, 188 ont voté en faveur de la « Proposition de résolution sur la protection du peuple arménien et des communautés chrétiennes d’Europe et d’Orient ». 16 députés se sont abstenus alors que trois députés ont voté contre la proposition déposée par le groupe Les Républicains.

Le texte, sans portée législative et parsemé de contre-vérités, affirme ainsi comme priorité « l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit garantissant la sécurité durable des populations civiles affectées et la mise en œuvre d’un processus de paix et de reconnaissance du Haut-Karabakh ».

Un cessez-le-feu a été signé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la nuit du 9 au 10 novembre, suite à la guerre déclenchée par les forces arméniennes le 27 septembre, et s’étant conclue par la fin de l’occupation arménienne, depuis environ trois décennies, de huit régions azerbaïdjanaises parmi lesquelles figure le Haut-Karabagh.